Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Canard PC va nous parler d’un jeu qu’il attend depuis sept ans. Bonjour Pierre-Alexandre !
Pierre-Alexandre : Bonjour Corentin ! Dis-moi : à quoi est-ce que tu penses quand je te dis Cave Story ou Axiom Verge ?
C : Là comme ça je pense qu’on ne te paye pas pour juste donner des noms de jeux vidéo au hasard dans l’émission !
PA : Perdu ! Ces deux jeux ont pour point commun d’être tous les deux d’excellents hommages à Metroid et d’être tous les deux développés par une seule personne à chaque fois, à savoir Daisuke Amaya pour Cave Story et Thomas Happ pour Axiom Verge.
C : D’accord, mais je ne suis pas beaucoup plus avancé, là.
PA : Un peu de patience Corentin, j’y viens ! Si je te parle de tout ça, c’est parce qu’un nouveau challenger arrive sur le créneau.
Le suédois Joakim Sandberg, plus connu sous le pseudo de Konjak, est un game-designer et graphiste de grand talent en activité depuis 2006. Connu et reconnu dans le milieu grâce à des jeux comme les Noitu Love, notre ami vient de terminer un projet sur lequel il bûche depuis 10 ans et qui s’appelle Iconoclasts.
[MUSIQUE] (dès le début)
Bienvenue dans la vie de Robin, une vaillante mécanicienne qui ne se déplace jamais sans sa fidèle clé à molette géante.
Manque de bol, elle vit dans un monde dirigé par Le Projet, une entité religieuse totalitaire qui n’a rien à voir avec Emmanuel Macron, mais qui gère la vie de citoyens en leur attribuant à tous des jobs définis. Et comme tu peux l’imaginer, Le Projet n’aime pas trop les mécanos clandestins comme Robin.
C : Ah, elle n’a pas son permis, quoi.
PA : C’est ça ! Et c’est le point de départ d’Iconoclasts, un jeu à la Metroid, en 2D, en pixel-art, qui rappellera forcément à certains le merveilleux Owlboy sorti l’année dernière - et qui,
en passant, vient de sortir sur consoles et mérite toute votre attention.
Au premier abord, Iconoclasts est on ne peut plus classique. On arpente des niveaux en tuant des monstres, on débloque des armes et des pouvoirs pour ouvrir de nouveaux chemins, on se bat contre des boss…
C : Oui, on connait bien la recette du metroid-like.
PA : Sauf que Joakim Sandberg est un type malin et qu’il a bourré son jeu de bonnes idées dans tous les sens.
Chaque monstre doit être abordé différemment, /
les armes servent aussi bien à se battre qu’à résoudre les nombreux puzzles disséminés un peu partout /
et parfois il faut même changer de personnage ou en diriger deux simultanément.
C : Tu es en train de me dire que c’est un Metroid modernisé, en fait ?
PA : Ben paradoxalement, Iconoclasts est un jeu rétro mais pas uniquement pour ses graphismes en pixel-art et sa musique chiptune.
Il est encore plus rétro dans ses mécaniques de jeu, dans son level design et surtout dans ses boss. Ils sont superbes, ils sont parfois énormes et, comme à la bonne époque, ils ont plusieurs phases avec des attaques différentes. Ils demandent d’ailleurs souvent un peu d’observation ou de jugeote pour être tués.
C : Ah oui, ça me rappelle toute une génération de jeux Megadrive et Super Nintendo
PA : On peut penser à ça, oui, mais pour être plus précis, Iconoclasts me rappelle surtout ces jeux de plateforme sortis sur Game Boy Advance et trop vite oubliés.
[MUSIQUE] iconolol.wav que je t’envoie par mail, dès le début
Pendant que j’y jouais, je ne pouvais pas m’empêcher de penser à des jeux comme Drill Dozer, Astro Boy, Ninja Cop et toutes ces autres perles oubliées de la portable de Nintendo.
Et il y a dans Iconoclasts cette fraîcheur, cette fougue un peu folle qui lui permet de se renouveler toutes les demi-heures et qui donne envie de ne jamais lâcher la manette.
C : Mais du coup ça fait pas un peu bizarre de jouer à un jeu Game Boy Advance sur sa télé ?
PA : Eh bien pas du tout ! Déjà parce que le jeu est superbe, vraiment, avec des graphismes détaillés, des animations toutes choupinettes et une bande-son très efficace,
mais aussi parce que Joakim Sandberg a fait le pari de développer un jeu qui laisse pas mal de place à la narration avec de nombreuses cinématiques qui blablatent régulièrement.
Et vu qu’on suit les aventures de personnages hauts en couleurs et particulièrement bien écrits, ça n’est jamais ennuyeux. Je me suis surpris à ne pas zapper les cinématiques, malgré une grosse envie de retourner faire piou piou sur des monstres.
C : Donc si j’ai bien compris, tu nous le conseilles vivement ?
PA : À moins d’être totalement allergique aux gros pixels ou de vouloir absolument tuer des gens avec des M16 virtuels, oui.
Iconoclasts c’est pas juste un jeu vidéo.
C’est plutôt une capsule temporelle qui va du début des années 90 au milieu des années 2000,
un trip retro-mais-pas-trop qui se déguste en pyjama, assis en tailleur trop près de la télé, avec un chocolat chaud à portée de main. Et c’est délicieux.
C : Merci Pierre-Alexandre ! Iconoclasts, c’est développé par Joakim Sandberg et c’est déjà disponible sur PC, Mac, Linux, Playstation 4 et Vita. À très vite !
« Iconoclasts : le rétro clé en main
Certains l’attendaient depuis dix ans, mais ça y est, le jeu « Iconoclasts » est enfin disponible sur une myriade de plateformes. Pierre-Alexandre Rouillon de « Canard PC » nous livre son verdict sur ce Metroid-like néo-rétro. Ou rétro-néo, on ne sait plus.
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