Titre : (Sept extra ?)
Killer7
Durée estimée :
Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult va nous parler d’une sortie PC toute récente, mais surtout d’un jeu Gamecube et PlayStation 2 qui lui a mis une grosse claque. Bonjour Pierre-Alexandre !
Pierre-Alexandre :
Salut Corentin !
Aujourd’hui on va parler d’un développeur japonais que j’aime très fort et qui s’appelle Suda Gouichi (ou Suda 51).
C’est la patron d’un studio qui s’appelle Grasshopper Manufacture et il aime bien se rêver en rock-star du jeu vidéo, avec des productions bizarres et atypiques.
Entre un jeu de catch où le héros se suicide à la fin et un jeu d’action sur Wii où on recharge son sabre laser en mimant une masturbation, t’imagines bien qu’on va pas parler d’un jeu comme les autres.
C : Alors ok, pas de soucis pour moi mais s’il te plaît Pierre-Alexandre, reste dans les limites légales, hein, on a déjà eu des soucis avec toi.
P : Promis, il n’y aura presque rien de tendancieux dans ma chronique, parce que je m’en voudrais de vous raconter les meilleurs moments de Killer7.
[MUSIQUE]Killer01
A l’origine, Killer 7 est un jeu commandé par Capcom à Grasshopper Manufacture et sorti en 2005 sur PlayStation 2 et Gamecube.
Et on y incarne Harman Smith, un tueur à gage handicapé, qui trimballe son gigantesque fusil de sniper antichar sur sa chaise roulante.
C : Ok, mais du coup c’est quoi le gameplay, ça doit être particulier quand même !
P : Mais attends, justement, c’est là qu’arrive le premier twist !
En plus de son handicap physique, Harman est également atteint d’un trouble de la personnalité multiple puisqu’il partage sa tête avec sept autres tueurs, aux armes et capacités distinctes.
C : Ah oui, ça devient déjà un peu plus étonnant !
P : Et le truc, c’est qu’on va jamais vraiment incarner Harman mais plutôt ses alter egos.
Et je suis navré, mais je suis un peu obligé de te faire la liste.
Alors il y a Dan Smith, le beau parleur avec un revolver à six coups
Coyote Smith, le cambrioleur capable de crocheter des portes et sauter super haut
Kaede Smith, la tueuse qui ouvre des barrières en s’ouvrant les veines
Con Smith, l’aveugle qui recharge à la vitesse de la lumière
Kevin Smith, le muet invisible qui se bat avec des couteaux
Et Mask de Smith, le luchador armé de deux lances-grenades.
Pfiou !
C : Alors je suis désolé mais ça fait six personnalités en fait là !
P : Ouaip, il manquait en effet Garcian Smith, le nettoyeur, qui peut récupérer les cadavres de ses camarades pour les ressusciter, mais dont la mort marquera la fin de la partie.
C : Et ben ! Bon ok, l’univers a l’air assez fou, mais comment ça se joue, ton jeu ?
P : Autant être clair tout de suite : le gameplay de Killer7 n’est pas forcément son meilleur atout.
On se balade dans de grands niveaux en ligne droite avec quelques embranchements ici où là, et on résout des énigmes en trimbalant des objets.
En revanche, on pourra parfois entendre un ricanement [MP3].
Et là, il faudra s’arrêter, passer en vue subjective et scanner la pièce pour y trouver un Smile, sorte de démon dégoûtant qui court vers notre héros pour lui exploser à la figure.
C :D’accord, donc en gros c’est de l’exploration avec des séquences de tir fixes, c’est ça ?
P : Et ben j’aurais pas dit mieux ! Mais comme je te le disais, c’est pas vraiment ça qui fait le sel de Killer7, même si ça aide à s’immerger dans son ambiance.
Mais c’est elle, l’ambiance, la véritable héroïne du jeu.
[MUSIQUE]Killer02
Les graphismes sont tout en aplats et en polygones grossiers, ce qui lui donne une patte incroyable, encore aujourd’hui.
La bande-son est extraordinaire, grâce au duo Masafumi Takada et Jun Fukuda, capable de passer de la musique lounge à la petite guitare flamenco en passant par de l’electro tatapoum de boîte de nuit
Et surtout, la mise en scène, le scénario et les dialogues sont absolument incroyables. Jouer à Killer7, c’est jouer à une espèce de bad trip qu’auraient pu faire David Lynch, Quentin Tarantino et Takashii Miike s’ils s’étaient croisé dans une fumerie d’opium.
C’est un jeu qui a des moments absolument fous et mémorables, un jeu qui passe toutes ses cinématiques en animation japonaise le temps d’un niveau, un jeu où on parle à une tête coupée qui répond en smiley, un jeu où le didacticiel est représenté par un mec en latex avec un baillon boule… bref, c’est un jeu que j’aime de tout mon coeur, et il vient de sortir sur PC, 13 ans après sa sortie initiale.
C : Et bien merci Pierre-Alexandre ! Killer7, c’est enfin disponible sur PC pour 20€ - mais attention, c’est quand même très bizarre et plutôt déconseillé aux âmes sensibles.
A bientôt !
« Killer7 » : sept extra
Pour beaucoup, c’est le magnum opus du game designer japonais, Suda Goichi. « Killer7 », sorti sur GameCube en 2005, raconte l’histoire d’un clan d’assassins dans un univers à mi-chemin entre ceux David Lynch et ceux de Quentin Tarantino. À l’occasion de sa réédition sur PC, j’appelle un professionnel pour en parler : Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult ».
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