C: Amis du bon goût et du raffinement, tous aux abris car nous allons parler de fatality, de cranes défoncés et de bruits d’os qui craquent sous les coups ! Bref, le Mortal Kombat nouveau est arrivé ! Salut Patrick. Alors, quoi de neuf du côté de ce onzième volet ?
P: Salut Corentin. De nouveaux personnages, des nouveaux coups spéciaux, de nouveaux modes de jeu et surtout une nouvelle campagne scénarisée sont au menu de ce nouveau Mortal Kombat. Cela va te paraître bizarre dans le cadre d’un jeu de baston, mais moi la première chose que je fais quand je mets la main sur un nouveau Mortal Kombat, c’est me lancer dans le mode scénario. On sort le pop-corn et on se régale littéralement.
C: Ouh la la, je sens qu’on tient encore une pépite là. C’est toujours aussi ringard ?
P: La campagne d’un Mortal Kombat, c’est toujours un grand moment de n’importe quoi jouissif, avec un univers ultra kitsch, des personnages aux répliques dignes des plus grands nanars et un scénario totalement barré. De ce côté là, MK11 ne déçoit pas avec son histoire où Kronika, la gardienne du temps et du destin, s’en prend à un Raiden passé du côté obscur en s’amusant avec le cours du temps. Un imbroglio scénaristique qui sert de prétexte pour faire se rencontrer les combattants de 2019 avec leur double d’il y a 25 ans. Bref, c’est du nectar pour les amateurs de série Z et le doublage français de haut vol en remet une couche. Côté gore, Mortal Kombat persiste et signe en lettres de sang, ça éclabousse !
[ SON Bande annonce du jeu ]
C: Bon OK pour le scénario, visiblement plein de promesses mais côté gameplay, quoi de neuf à l’horizon? Qu’est ce qui change dans MK11 par rapport au précédent ?
P: On retrouve grosso-modo les bases de MK10. Soit un jeu de combat réalisé en 3D mais avec un jouabilité en 2D. Outre la campagne solo donc, on nous propose de multiples modes pour lancer une partie plus ou moins rapide. Comme le système de Tours visant à battre une succession d’ennemis voire des boss. On découvre ici les nouvelles “Tours du Temps”, qui proposent de nouveaux défis mis à jour quotidiennement. On a beau avoir fini le mode scénario du jeu, on peut régulièrement y revenir via ces modes fun un peu comme on lançait à l’époque une partie en arcade. Côté contenu, l’autre gros morceau, c’est encore et toujours la Crypte, ici l’île de Shang Shung que l’on explore comme dans un jeu d’aventure à la troisième personne pour dépenser les crédits gagnés au fil des parties.
C: Ah oui, la crypte, on le retrouve depuis pas mal d’épisodes il me semble. C’est une sorte de lootbox déguisée, non ?
P: Oui, le concept avait émergé dans Deadly Alliance en 2002, le volet sorti sur PS2, Xbox et GameCube. On y investit les crédits gagnés au cours des combats pour récupérer des éléments de personnalisation cosmétique. C’est d’ailleurs l’un des points forts du jeu, qui permet de complètement personnaliser le look des personnages. On y débloque aussi des artworks, des musiques, des coups supplémentaires. Il y a énormément de contenus à débloquer, c’est encore un Mortal Kombat très généreux de ce côté là. Mais il subsiste un facteur de hasard dans cette histoire de crypte qui peut agacer et le jeu propose malicieusement d’acheter des crédits avec de l’argent réel. Bof, bof !
C: Côté mécaniques de jeu, le studio de Ed Boon a revu sa copie en profondeur ou on renoue avec l’essentiel de Mortal Kombat X ?
P: Un nouveau coup appelé Fatal Blow permet d’enclencher l’équivalent d’un mini “finish him” lors du combat quand ton combattant est mal en point, sous les 30% d’énergie. Cela remplace en fait les fameux “Rayon X”. Il faut avoir le bon timing mais vu la puissance très punitive du coup, cela peut clairement changer radicalement l’issue d’un combat. Un peu trop même à mon avis, quand on se fait piquer un match de façon un peu injuste. Et puis les animations prennent parfois quelques secondes, cela casse un peu le rythme. Un rythme aussi impacté par la disparition de la course, remplacée par des mouvements de dash. On a désormais deux jauges différentes pour la défense et l’attaque, qu’il faut surveiller au cours du combat. Cela apporte une dimension tactique assez bienvenue. Des modifications peuvent être choisies avant l’entrée dans l’arène qui vont avoir un impact sur les capacités du combattant qui doit aussi opter pour l’un des deux styles disponibles désormais.
C: je crois que les derniers Mortal Kombat ont percé sur la scène esport. Cela reste abordable malgré tout?
P: Oui, d’ailleurs une compétition mondiale autour du jeu est lancée en juin prochain, l’Interkontinental Kombat avec des tournois en ligne, des cash prices… Evidemment oui, Mortal Kombat c’est technique quand on est bon mais on peut aussi tout à fait s’amuser en prenant la manette pour juste profiter du spectacle gore. A noter un excellent mode apprentissage qui accompagne vraiment le joueur dans ses premiers pas. Bref, c’est bien fichu.
C: Comment se présente le roster de personnages ? On prend les mêmes et on recommence ou alors il y a du SANG neuf ?
P: Au lancement là, on compte 24 persos jouables et deux en DLC dont Shao Kahn qu’on obtenait via la précommande. On retrouve les principales stars de la franchise comme Liu Kang, Barraka ou Raiden (rire de Lambert). Et on dénombre aussi quelques nouveaux venus comme Geras, le bras droit de Kronika, un certain Kollector et ses quatre bras ou encore Cetrion, la soeur pas contente de Shinnock. Pas celui des Goonies hein, le méchant des précédents volets qui se fait décapiter au début. Et ouais, Corentin, Mortal Kombat, c’est un peu comme la série télé Dallas avec des tas d’intrigues et c’est finalement une grande saga familiale assez poignante, ambiance peplum retro-kitsch. On ne capte pas toujours tout mais c’est pas grave !
>SON 2 gameplay
C: La réalisation de Mortal Kombat X était solide. Cela donne quoi dans cette suite et toi qui a pu comparer à la version Switch, elle tient la route ?
P: Le jeu fait plaisir à voir sur PS4 avec des décors très fouillés, emplis d’animations. Mortal Kombat 11 tourne bien et on sent que NetherRealms connaît parfaitement l’exercice. Hormi quelques longueurs lors des chargements, pas grand chose à dire. Et oui, on attendait de voir la version Nintendo Switch car adapter un tel titre sur une console moins puissante peut relever du défi. Passé la mauvaise surprise de devoir télécharger un patch de 20 Go après l’insertion de la cartouche, on est rassuré côté contenu puisqu’on retrouve le jeu entier. Chapeau. Il faut en revanche composer avec un effet de flou persistant à l’image qui passe en mode portable mais qui pique les yeux en mode dockée. Mais ce qui compte, c’est que le jeu garde toute sa pêche et son contenu. Evitez peut être quand même d’y jouer dans le train devant des enfants, ça pourrait les traumatiser !
C: Merci Patrick. Mortal Kombat 11, développé par NetherRealms Studios et édité par Warner Bros Games est disponible sur PS4, Xbox One, Nintendo Switch et PC. Compter 60 euros environ pour l’édition standard.
« Mortal Kombat 11 » : stop ou en gore ?
La série Mortal Kombat revient avec un onzième volet sur consoles et PC, 27 ans après la sortie de son premier opus. Entre séquences gore et scénario de série Z, la saga traverse les époques et les plateformes avec une étonnante capacité d’adaptation. Encore éclaboussé par ce jeu qui ne lésine pas sur les effets sanguinolents, Patrick Hellio lâche la manette quelques instants pour nous en parler.
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