Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Canard PC nous invite à découvrir un de ses nombreux penchants inavouables. Bonjour Pierre-Alexandre.
Pierre-Alexandre : Bonjour Corentin !
Ben ouais qu’est-ce que tu veux, je suis un mec nature, un mec vrai.
Je mets mon coeur sur la table, moi, comme un Frédéric Lopez du jeu vidéo et je m’ouvre tout entier à nos auditeurs.
Et aujourd’hui, pour plonger plus loin dans ma psyché malade, j’aimerais parler de Remnants of Naezith.
C : Ah mais oui ! Ca serait pas le truc dont t’arrêtes pas de parler sur Twitter ?
P-A : Bingo ! C’est un jeu développé par Tolga Ay, un jeune turc qui bosse tout seul dessus depuis trois ans et demi - avec un peu d’aide pour la partie artistique et le level design.
Et si je m’intéresse autant à ce jeune homme en fleur, c’est parce qu’il a décidé de faire de son premier jeu un Super Meat Boy à grappins.
[MUSIQUE] RoN - Hollowed Earth
C : Ben tiens ! Et comme le dit le célèbre adage…
P-A : « Jeu à grappins, Pipo met vingt ! » sauf qu’en plus ici c’est accolé à un jeu hardcore et difficile, une autre de mes obsessions débiles ! Alors t’imagines bien que je suis dans un état de liesse qui dépasse l’entendement.
C : Ca fait super plaisir de te voir content mais du coup, qu’est-ce qu’on fait dans ton jeu trop compliqué à prononcer, là ?
P-A : Eh bien comme Super Meat Boy, Remnants of Naezith demande d’aller d’un point A à un point B le plus vite possible, en essayant tant qu’à faire de ne pas mourir. Sauf qu’au lieu d’avoir juste un bouton de saut et un bouton de course, on a un bouton de saut, un pour booster et un dernier dédié aux GRAPPINS.
Et contrairement à la plupart des jeux qui se sentent obligés de choisir entre les grappins à balancier (comme Bionic Commando ou Spiderman) ou les grappins qui tractent le joueur (comme dans Just Cause ou Tenchu), Remnants of Naezith intègre les deux !
Du coup on va régulièrement se balancer dans tous les sens (en plus la physique du jeu est impeccable, c’est un régal) mais on pourra aussi profiter de la précision du second grappin pour rattraper une erreur ou grimper une surface verticale un peu plus rapidement.
C : Tu évoquais un jeu particulièrement difficile mais du coup, elle vient d’où cette difficulté ?
P-A : Eh ben c’est assez simple : à part le sol, quasiment tous les éléments du décor peuvent tuer le joueur. Tous les points d’eau sont mortels, il y a plein de murs qui sont bardés de piques ou de scies sauteuses, quand c’est pas carrément des canons à têtes chercheuses ou des lasers qui désintègrent le héros.
C : Et t’as pas envie de jeter ta manette par la fenêtre toutes les cinq minutes ?
P-A : Eh ben pas vraiment, parce que la maniabilité est impeccable et qu’avec seulement trois boutons (saut, dash et grappin), on peut avoir une infinité de petites subtilités dans les déplacements. Si t’ajoutes à ça la physique et la gestion de la vitesse et de l’élan, ça devient un bonheur. Et du coup quand tu meurs, c’est uniquement de ta faute.
Et puis il y a ce level design de dingue ! On sent que chaque niveau a été méticuleusement travaillé, parfois à la plateforme près, pour offrir des challenges de plus en plus difficiles, mais aussi de plus en plus jouissifs quand on les termine.
[MUSIQUE] RoN - Hasty
C : Oui mais toi tu bouffes des jeux pour masos au petit déjeuner tous les matins. Mais un joueur lambda, il va souffrir, non ?
P-A : Je vais être franc avec toi : Il y a des chances pour que le bas-peuple, doté de seulement dix doigts, finisse par attaquer son ordinateur à coups de masse.
La courbe de difficulté est un peu plus abrupte que dans Super Meat Boy et Remnants of Naezith est un jeu qui se mérite.
On peut se balader gentiment dans les premiers niveaux mais il faudra vite commencer à maîtriser les subtilités du gameplay pour s’en sortir.
Et quand c’est fait, on se retrouve à faire des cabrioles dans tous les sens et on réalise que c’est de la mécanique de précision, de l’horlogerie suisse, de la dentelle.
On saute, on double-saute, on s’accroche au plafond et on prend de plus en plus de vitesse, on se tracte en hauteur pour éviter une batterie de lasers et arriver sur un checkpoint.
A peine le temps de respirer, on s’accroche à des plateformes pour accélérer, on profite d’un coup de boost pour courir sur l’eau et enchaîner sur une chute libre où il faudra précisément viser un portail qui nous recrachera à toute vitesse sur la fin du niveau.
Alors ouais, c’est difficile à prendre en main mais c’est grisant, c’est jouissif et ça vaut vraiment le coup.
D’autant plus qu’il s’offre le luxe d’une durée de vie tout à fait honnête et d’un éditeur de niveaux plutôt complet
Avec en bonus des classements en ligne pour voir qui a le plus gros grappin
C : Bon ok, donc c’est quand même un jeu pour une cible très précise, non ?
P-A : C’est vrai Corentin, mea culpa, mea maxima culpa, je me suis fait un petit plaisir.
Mais, chers auditeurs, si vous avez déjà approché un jeu comme Bionic Commando, Spiderman ou même les derniers Uncharted.
Si vous avez déjà connu le plaisir grisant de se jeter dans le vide sans filet de sécurité,
Si vous avez déjà, au dernier moment de cette chute, lancé votre câble pour l’accrocher à une corniche et vous lancer à tombeaux ouverts avec le vent dans les cheveux
Alors Remnants of Naezith pourrait bien vous plaire.
C : Merci Pierre-Alexandre pour ce bien beau conseil ! Remnants of Naezith est développé par Tolga Ay et est sorti le 6 février sur Steam. À bientôt !
« Remnants of Naezith » : le grappin quotidien
Un jeu de plateforme ultra rapide qui met le grappin au centre des mouvements ? Évidemment que Pierre Alexandre Rouillon de « Canard PC » allait nous en parler. Ça s’appelle « Remnants of Naezith » et il semblerait que ce soit très bien.
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