Corentin : Après un remake du premier Resident Evil sur GameCube, lui-même remasterisé en HD sur les consoles actuelles, voici Resident Evil 2 qui a le droit à une sacrée refonte. Camille Suard nous fait part de son retour à Racoon City.
Camille : Un peu plus de 20 ans après la sortie de Resident Evil 2 sur PlayStation, Capcom a remis au goût du jour l’un de ses classiques. Dans les grandes lignes, le scénario ne bouge pas. Voici un extrait de la bande annonce.
[Extrait]
Ca : On retrouve donc Claire Redfield une jeune femme très débrouillarde à la recherche de son frère Chris, membre de l’élite spéciale des S.T.A.R.S et qu’on a vu dans le premier opus de la saga, et Leon Kennedy jeune recrue de la police et qui devait faire son premier jour à Racoon City.
Co : Ha ça c’est pas de bol, on a vu mieux comme premier jour. Ce n’est plus du bizutage à ce stade-là. Rappelons que la ville est infestée de zombies.
Ca : Oui, Racoon City a le malheur d’abriter la société d’Umbrella, un empire pharmaceutique dont les dernières expériences au laboratoire ont viré au cauchemar. Bref, Claire et Leon font connaissance dans une station essence juste avant l’entrée de la ville et décide de se serrer les coudes pour rejoindre le commissariat, a priori l’endroit le plus en sécurité, le dernier refuge de Raccoon City.
Co : Mais évidemment ça ne se passe aussi bien que prévu… Et au début du jeu on a le choix d’incarner Claire ou Leon ?
Ca : Oui exactement, cette fois-ci pas besoin d’hésiter entre deux CD comme c’était le cas à l’époque de la première PlayStation, on fait notre choix dans les menus juste avant de lancer la partie. J’ai commencé avec Claire, je me ferais très certainement une seconde partie avec Leon.
Co : Alors, venons-en au fait, puisqu’il s’agit d’un remake; je sais que tu avais beaucoup apprécié l’original, as-tu retrouvé des sensations d’époque ?
Ca : Je dois t’avouer quelque chose Corentin. Si enfant je pouvais adorer me faire peur, me mettre en situation en plongeant la pièce dans le noir, parfois rire de mon amie cachée derrière un coussin pendant que je jouais, aujourd’hui c’est quand même une toute autre histoire. Je flippe, tout simplement, bien plus qu’avant et j’ai mis du temps avant de réussir à me lancer vraiment dans le jeu...
Co : Tu veux dire qu’en vieillissant tu deviens plus trouillarde ?
Ca : Avec le genre oui, j’ai eu du mal avec le dernier Evil Within et même Resident Evil 7. J’en ai parlé avec d’autres joueuses et joueurs on était assez d’accord sur l’angoisse ressentie notamment par la présence et l’absence d’un certain personnage très inquiétant. Cette créature a une apparence assez humaine mais il a ce truc qui cloche qui fait vraiment très peur, qui met mal à l’aise, et son aspect massif, de montagne à la force brute, lui donne aussi un air de monstre impossible à vaincre. On redevient un peu un enfant, on renoue avec ces peurs là en fait je trouve. Et je n’ai pas honte de dire qu’une nuit, j’ai même fait un cauchemar où il me poursuivait...dans chacun de mes rêves !
Co : Mais tu ne pense pas aussi que le photoréalisme y est pour quelque chose ?
Ca : Alors oui, à l’époque on voyait de façon très nette les pixels et en plus c’était assez différent dans la manière de jouer et d’aborder l’action. Nous étions proche d’une réalisation cinématographique avec un plan fixe, un angle de vue particulier, ça participait à la mise en scène. Ça faisait monter la peur car on pouvait parfois se dire oulah vu ce plan là près de la fenêtre, il risque de se passer quelque chose. Ou alors au contraire, se faire surprendre car on ne s’attend pas à tel élément au tournant d’un couloir ou d’une pièce.
Co : Et puis ces transitions horribles quand tu ouvrais une porte ou descendait des escaliers… Dans le remake ça se rapproche davantage aux jeux actuels, avec une caméra près de l’épaule son personnage.
Ca : Oui du coup on est plus proche physiquement du héros ou de l’héroïne on la suit et comme tu le disais, le rendu est très réaliste. Donc oui on y croit sans doute aussi beaucoup plus et certaines scènes très détaillées, vraiment très détaillées, prennent le temps de bien nous montrer ce travail qu’ils ont opéré. J’ai ressenti parfois du dégoût, ils sont allés loin, je n’en dis pas plus mais… faut avoir le coeur bien accroché quand même.
Co : Tu veux dire, même en dehors des scènes d’action ?
Ca : Oui, en plus du stress généré lors des affrontements, on a l’épouvante d’un côté qui nous tient tout au long de l’aventure. On a peur mais c’est surtout par l’absence et l’apparition de menaces qui nous pèsent. Mais tu as aussi d’un autre côté des moments de pure horreur, qui te glace, qui te dégoûte, qui vraiment pourrait te faire rendre ton déjeuner. Je trouve qu’ils ont réussi à créer un équilibre entre tout ça, l’expérience est singulière, avec en plus une bande son qui, bien que plus discrète, fait le job.
Co : Bon j’ai l’impression que c’est un titre que tu recommandes, le pari semble gagné pour ce remake qui arrive à garder une certaine fidélité à l’original tout en le modernisant.
Ca : Tout à fait. C’est un bel hommage, on reconnaît les lieux mais on a plus d’éléments dans le scénario, plus de mouvements disponibles et de souplesse - bien que cela reste tout de même assez rigide, il faut bien l’admettre - plus d’interactions avec les personnages, un bon rythme entre l’exploration, les affrontements et les énigmes… le tout pour une vingtaine d’heures de jeu, environ.
Tu as des effets de texture un peu trop abusé qui nous éloignent un peu de la réalité tout de même. Par exemples, les reflets très brillants sur le sol et le mur du commissariat, c’est particulièrement joli mais ça m’a un peu fait titler. Après c’est un truc spécifique à la série si je ne m’abuse les remake du premier et du 0 ont aussi ce côté brillant. Et sans doute qu’on verra ça aussi sur le remake de Resident Evil 3 Nemesis… Oui car le 2 à peine sorti que le 3 fait déjà parler de lui : Capcom a annoncé que si les fans étaient assez nombreux à le demander, il le ferait ce remake.
Co : Oui donc vu le succès de la série et pour le moment les retours plutôt positifs de ce deuxième opus remanié, il y a même des chances pour qu’il soit déjà sur les rails !
Ca : Oui d’autant plus que si tu te souviens, il y a beaucoup de similitudes dans les deux titres : l’aventure de Jill Valentine qui était aussi héroïne du premier épisode, se situe également à Racoon City et elle fait même un petit saut au commissariat.
Co : L’année 2018 était bonne pour le jeu vidéo, ça fait plaisir de voir qu’en 2019, cela commence aussi fort ! Resident Evil 2 est disponible sur PlayStation 4, Xbox One et PC aux alentours de 60 euros. Merci Camille et à bientôt.
« Resident Evil 2 » : le bon, la brune et les puants
Ce remake était réclamé à cor et à cri et finalement, début 2019, le voici devenu une réalité. « Resident Evil 2 » relate à nouveau les aventures de Leon Kennedy et de Claire Redfield, coincés au beau milieu d’une apocalypse zombie dans un Raccoon City à feu et à sang. Capcom a-t-il réussi sa mission ? On voit ça tout à l’heure avec Camille Suard.
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