« Rifter » : le grappin en pleine plateforme

Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult va ENCORE nous parler de sa plus grande passion dans la vie : les grappins dans les jeux vidéo. Bonjour Pierre-Alexandre !
Pierre-Alexandre : Salut Corentin !
Eh ben oui qu’est-ce que tu veux, je ne suis qu’un être humain avec ses failles, ses fêlures et ses obsession malsaines. Et parmi mes NOMBREUSES obsessions malsaines, peut-être bien qu’il y a les jeux vidéo avec des grappins.
C : Ah oui ça on a remarqué ouais ! Mais à moins que je ne me trompe, tu as des critères très particuliers, non ?
P-A : Ah ben en tant qu’EXPERT FRANÇAIS en la matière, je peux me permettre d’être exigeant, oui.
Parce que tu vois, il y a deux types de grappins dans les jeux vidéo. La plupart d’entre eux sont ce que j’appelle des grappins tracteurs.
Alors on ne les emmène pas dans les champs pour cultiver des récoltes mais avec eux, il suffit de viser un point à l’écran pour s’y tracter. Dans ce genre je peux te citer la série Just Cause, Tenchu, la quasi totalité des Zelda… la liste est longue.
C : D’accord. Et ça, c’est les grappins que t’aimes pas du tout, c’est ça ?
P-A : Exactement ! Enfin je vais pas boycotter un jeu pour un grappin tracteur mais tu me verras sûrement faire une moue un peu agacée. Parce que le grappinage est un art noble et les meilleurs jeux le savent. Bionic Commando, le merveilleux Remnants of Naezith (en écoute dans le brunch pour nos merveilleux abonnés)
ou le jeu qui nous intéresse aujourd’hui et qui s’appelle Rifter, ils ont tous compris la nature intrinsèque du grappin, ce qui fait sa force et ce qui le rend si fascinant à utiliser.
C : Allons bon. Et c’est quoi au juste, cette nature intrinsèque ?
P-A : Le BALANCIER. Il n’y a pas de bon grappin qui ne soit précédé par une chute libre, virevoltante, où on entend claquer le vent dans ses oreilles.
Une longue fuite en avant, où il faudra repérer la fenêtre de quelques millisecondes pour s’accrocher au bon moment puis profiter de la vitesse pour s’élancer dans les cieux comme un albatross sous métamphétamines.
C : Oui bon, dit comme ça c’est forcément plus excitant qu’un grappin tracteur. Mais du coup, Rifter, il a un grappin à balancier, c’est ça ?
P-A : C’est exactement ça, et c’est ce qui en fait un très, très chouette jeu.
[MUSIQUE]Rifter01
P-A : Rifter est donc un jeu en développement depuis environ un an et demi sous le nom Hook Prototype.
C’est un jeu de plateforme en 2D qui veut jouer dans la cour de ses aînés “hardcore” comme N+, Super Meat Boy ou Celeste.
On y incarne donc le Rifter, un être qui se crashe sur une planète et qui, aidé par un petit drone, va devoir traverser des niveaux et éclater des boss.
C : Oui donc, rien que du très classique
P-A : Sauf que - on y arrive - notre bébé Rifter d’amour possède un grappin ! Et le développeur du jeu, Maximilian Csuk, a très bien compris ce qui faisait une physique efficace pour un grappin de jeu vidéo.
Que ce soit la prise de vitesse, la rotation du grappin ou le fait de s’élancer, tout est très, très agréable et on se balance à travers les niveaux avec beaucoup d’aisance.
C : D’accord mais du coup il faut juste arriver à la fin du niveau le plus vite possible ?
P-A : Alors c’est peu ou prou le but du jeu, même si Maximilian Csuk a eu la bonne idée d’incorporer quelques chouettes idées au fil du jeu, histoire de varier sa recette.
Tu vas pouvoir récupérer un dash, mais aussi plein de petites friandises à débloquer pour augmenter ton Rifter et faire encore plus le fifou dans les airs.
Mais la très chouette idée du jeu, c’est l’ajout d’ennemis. Ils sont souvent immobiles et balancent généralement des projectiles sur le joueur.
Et comme pour les éliminer il faut leur foncer dans le bide, le but sera de s’approcher d’eux en virevoltant entre leurs tirs pour essayer de les tuer
C : Ah oui il faut presque danser !
P-A : Il y a un peu de ça, même si faut tout de suite oublier tout ce qui est figures ou animations félines, hein. Ca reste un jeu de plateformes, développé par un seul homme, je voudrais pas commencer à donner trop d’espoir à nos auditeurs.
[MUSIQUE]Rifter02
Parce que Rifter est un très chouette jeu à grappin, qui parlera aux plus déviants comme votre serviteur, mais sa difficulté qui grimpe vite et son concept un peu simpliste risquera quand même d’en refroidir quelques uns.
C : Faut garder en tête que c’est pas le blockbuster de l’été, quoi
P-A : Voilà, exactement. Mais il est quand même capable de surprendre de temps en temps, avec des dialogues simples qui ont parfois des blagounettes rigolotes comme tout et des personnages très attachants alors qu’ils n’ont ni voix ni visages !
Enfin, pour terminer, je suis obligé de parler de la direction artistique. Comme vous avez pu l’entendre depuis tout à l’heure, la bande-son du jeu baigne - enfin non, elle se NOIE dans la synthwave.
Et le truc, c’est que visuellement, c’est au diapason ! Les niveaux sont quasiment tous sur fond noir avec des quadrillages néon et des couchers de soleil qui tirent du jaune au mauve.
C : Mais t‘en as pas genre, SUPER MARRE de la synthwave, toi ? :D
P-A : Mais si justement, c’est un courant artistique qui me sort par le nez, les yeux et les oreilles ! Je n’en peux PLUS de cette esthétique tellement rabâchée qu’elle est déjà ringarde !
C’est dire si les mécaniques de Rifter m’ont enchantées. Pour que je retente un niveau en boucle avec de la synth et des damiers néon, fallait vraiment qu’il me plaise.
C : Eh bien merci beaucoup Pierre-Alexandre ! Rifter c’est développé par I Make Games (le studio de Maximilian Csu), et c’est disponible sur PC pour 12 euros. A bientôt !