Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Canard PC va nous parler des moulins contre lesquels il se bat en ce moment. Bonjour Pierre-Alexandre.
Pierre-Alexandre : Bonjour Corentin !
En effet, il y a un peu de ça. Tu sais, j’aime à penser que je suis le Don Quichotte des Croissants, je trouve ça très romantique.
Et aujourd’hui, on va parler d’abattre des adversaires de plusieurs dizaines de mètres de haut, mais on va aussi parler de nostalgie, de fourrure et d’un cheval avec le remake Playstation 4 de Shadow of the Colossus.
C : Ah oui, le remake du jeu Playstation 2, là !
PA : Exactement ! Pour les plus jeunes qui nous écoutent, c’est un jeu sorti en 2005 sur Playstation 2 et développé par la Team Ico -
C’est l’équipe qui avait développé… ben Ico et plus récemment The Last Guardian.
On y incarne Wander, un jeune aventurier parti dans une grande lande mystérieuse et désolée pour y abattre seize colosses afin de ressusciter sa bien-aimée.
C : Oui, un scénario un peu plan-plan quand même
PA : Eh bien figure-toi que l’histoire est plus profonde qu’elle en a l’air, même si elle reste surtout un prétexte pour embarquer son épée, son arc et son cheval pour découvrir cette immense vallée et y traquer les colosses un par un.
On se perd entre forêts et vallons, entre ruines et terrains vagues, à dada sur son canasson jusqu’à réveiller un des seizes mastodontes.
Là, il va falloir l’observer lentement, longuement, ne serait-ce que pour comprendre comment lui grimper dessus.
Alors on se monte un plan dans sa tête, comme on se préparerait à gravir une montagne, on cherche des aspérités et des touffes de fourrure auxquelles s’accrocher pour arriver au sommet.
Et il y a quelque chose de magique quand, après cette phase d’observation et de planification on met finalement son plan à exécution et qu’on réussit à faire vaciller le bestiau.
[MUSIQUE] (dès le début)
C : En gros, chaque colosse est un niveau à part entière, c’est ça ?
PA : C’est à peu près ça oui. Chaque géant va avoir ses particularités, que ce soit un humanoïde de trente mètres de haut avec une masse de pierre, un monstre à quatre pattes ou un animal marin.
Certains d’entre eux sont littéralement des niveaux de jeu de plate-forme, d’autres cachent des puzzles ou demandent d’observer et d’exploiter l’environnement pour prendre l’avantage.
C : Oui c’est vrai que là c’est déjà moins plan-plan et beaucoup plus original !
PA : Et comme si ça ne suffisait pas, le jeu se paye une direction artistique incroyable.
Que ce soit dans son ambiance visuelle mélancolique, dans le design des colosses ou dans sa bande-son épique, c’est un sans-faute.
Bref, Shadow of the Colossus était un jeu fantastique et unique. Et même si le passage du temps ne l’a pas épargné, notamment au niveau de l’animation, ça reste l’une des plus grosses claques de ma vie de joueur.
C : Et donc cette fois-ci c’est sur Playstation 4 mais dis-moi, il n’y avait pas déjà eu un remaster sur PS3 ?
PA : Si si tu as raison ! Et c’est le même développeur, Bluepoint Games, qui s’en occupe. Mais comme tu l’as dit, la version PS3 était un remaster, qui se contentait de porter le jeu existant sur la génération suivante.
Ici, Bluepoint a retapé le jeu en profondeur et a tout recréé de zéro. Alors attention, hein, si comme moi vous espériez secrètement un retour des éléments qui avaient été abandonnés pendant le développement du jeu d’origine, c’est rapé. Pas de colosses supplémentaires, pas de grappin, pas de multijoueurs à trois, le remake est essentiellement graphique.
Mais, même si le résultat est loin des derniers Uncharted ou Call of Duty, ça fait quand même un petit quelque chose de revoir ces colosses et ces environnements avec un coup de peinture fraîche.
[MUSIQUE] (dès le début)
C : Mais ça a un quelconque intérêt pour quelqu’un qui connaîtrait déjà le jeu par coeur ?
PA : Ben personnellement je ne suis pas un fervent défenseur de la HD, de la 4K et de tout ce genre de fariboles technologiques
Mais c’est quand même difficile de ne pas avoir le coeur qui bat la chamade quand j’entame l’ascension de ces buildings mouvants, quand les cuivres s’emballent, quand je tutoie le ciel sur les épaules des géants ! Quand je plante mon épée dans la chair de ces dieux vivants pour transcender ma propre mortalité, QUAND DAVID TUE GOLIATH, CORENTIN !
C : [Coupe] HOLA hola, du calme ! Du calme. Tu vas nous faire sauter un anévrisme si tu continues !
PA : Ahem bon, je t’avais prévenu que c’était une corde sensible, hein. Mais c’est normal, c’est Shadow of the Colossus, je perds toute objectivité quand on en parle.
C’est un de ces jeux qui m’ont FAIT en tant que joueur, qui ont modelé mes goûts et la personne que je suis.
Donc je vais forcément vous conseiller de vous jeter dessus, en espérant que vous y trouverez la même chose que moi et que vous pourrez, vous aussi, raconter vos souvenirs de guerre à vos proches, avec la voix qui tremble et l’oeil humide.
C : Eh bien merci Pierre-Alexandre pour cette lettre d’amour enflammée ! Shadow of the Colossus est développé par Bluepoint Games et sortira le 7 février en exclusivité sur Playstation 4. À la prochaine.
« Shadow of the Colossus » (PS4) : les bolosses aux pieds d’argile
C’est un grand classique du jeu vidéo d’action-aventure qui ressort sur PS4. Pierre-Alexandre Rouillon de « Canard PC » nous explique pourquoi « Shadow of the Colossus » est toujours, et encore plus avec ce remake, un titre colossal.
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