Titre : Branleur et décadence
Travis Strikes Again : No More Heroes
Durée estimée :
Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult va encore nous parler d’un jeu réalisé par Suda Goichi. Non mais Pipo, ça tourne à l’obsession là !
Pierre-Alexandre :
Bonjour Corentin !
Ben écoute c’est pas de ma faute si le monsieur a intelligemment travaillé son agenda marketing - et si effectivement, un peu après ma déclaration d’amour à Killer 7, il revient déjà avec un nouveau jeu !
C : Bon écoute, tu es pardonné, ne serait-ce que parce que tu me donnes l’occasion de dire à nos auditeurs que ta chronique sur Killer7 est disponible en réécoute dans le brunch ! Bon et du coup c’est quoi, ce nouveau jeu ?
P : Et bien c’est un épisode annexe de la série No More Heroes qui s’appelle Travis Strikes Again.
[MUSIQUE]Travis01
Pour ceux qui n’auraient pas connu la série avec ses deux premiers épisodes sortis sur Wii, No More Heroes met en scène Travis Touchdown, un adulescent aussi idiot que bagarreur.
Un branleur flamboyant dont la vie a changé le jour où il a acheté un sabre laser sur Ebay et qu’il est automatiquement rentré sur la liste des assassins les plus côtés des Etats-Unis.
C : Comme quoi, on rigole avec les GAFA mais ça peut vraiment être dangereux !
P : Ah ben là c’est pas lui qui va te contredire ! Donc No More Heroes 1 et 2 envoyaient Travis sur la piste d’autres assassins charismatiques et sont vite devenu une des licences les plus prestigieuses du studio après Killer7.
Mais pour cet épisode annexe (qui insiste bien sur le fait qu’il n’est pas No More Heroes 3), Travis en a marre de se bastonner et coule des jours paisibles dans sa caravane en pleine forêt.
Et, alors qu’il est attaqué par le père d’un boss qu’il a tué par le passé, notre héros se retrouve aspiré dans la Death Drive Mark II, une console de jeu maléfique. Et il va devoir finir les six jeux de la console pour se libérer.
C : Ah oui ok, là c’est n’importe quoi
P : Et encore, pour du Suda c’est plutôt soft !
[MUSIQUE]Travis02
Mais donc voilà le postulat de Travis Strikes Again, qui abandonne le gameplay beat em all des précédents épisodes pour une recette plus proche du hack n slash vu de dessus
C : D’accord. Et donc on fait quoi dans ces fameux jeux vidéo ?
P : Et ben c’est le premier gros souci du jeu : on y fait un peu toujours la même chose. On moissonne des monstres avec son épée, on débloque de nouveaux pouvoirs et on affronte un boss un peu plus intéressant que le reste à la fin du niveau.
C : Oulà mais ça a pas l’air très palpitant, là ! Le côté “clin d’oeil au jeu vidéo” ne se voit pas plus que ça ?
P : Alors si si, les parodies et les références sont omniprésentes et le studio a même fait des efforts pour varier sa recette.
Malgré un système de base qui ne change jamais vraiment, le jeu va toujours essayer de le présenter sous un angle nouveau, que ça soit en changeant l’angle de la caméra ou en ajoutant une mécanique de gameplay. Le problème, c’est que chaque séquence tire un peu trop en longueur et on est lassé bien avant de passer à la suivante.
C : Ah oui c’est un peu dommage
P : Ben ça casse totalement le rythme du jeu, qui se paye le luxe d’avoir de longues cinématiques entre les missions, mais qui se passent uniquement en texte vert sur fond noir, comme sur un vieil ordinateur.
C : Oh ben c’est rigolo ça !
P : Alors oui, c’est drôle la première fois, mais quand tu te frappes parfois dix minutes de texte pour faire avancer l’histoire au lieu d’une cinématique classique, c’est un peu crispant.
C : Et pourtant j’ai l’impression que tu l’aimes quand même un peu, ce jeu, non ?
P : C’est un peu agaçant à dire mais même si je peux difficilement conseiller ce jeu en toute objectivité, ben je suis quand même tombé sous son charme.
Travis Strikes Again est un gamin hyperactif, qui déborde d’idées et d’énergie. Des qualités qu’il a parfois du mal à canaliser et exploiter mais qui font quand même de lui un petit malin agaçant.
Tout est traduit en français, on peut trouver des fausses pages de magazines pour présenter les jeux (avec une maquette d’époque s’il vous plaît !), et il y a même des dizaines de t-shirts en collaboration avec des jeux indépendants qui vont de Superhot à Furi en passant par Hotline Miami.
[REPRISE DERRIERE]
C : Ca respire quand même l’amour du jeu vidéo on dirait
P : Ben oui, c’est pour ça que je ne peux pas totalement lui jeter la pierre. Même s’il est répétitif, même s’il a des problèmes de rythme, même si certaines de ses blagues tombent à plat, même si c’est juste un amuse-gueule avant un vrai No More Heroes 3 ; ben c’est un jeu qui a un coeur gros comme ça.
[MUSIQUE]Travis03
Je conseille forcément d’aimer les productions de Suda Goichi pour pouvoir apprécier au mieux les nombreux clins d’oeil, tout comme je conseillerais peut-être aussi de le faire en coopération, histoire de moins s’ennuyer pendant les séquences qui ne savent pas quand s’arrêter.
C : Et bien merci Pierre-Alexandre ! Travis Strikes Again : No More Heroes, c’est développé par Grasshopper Manufacture et c’est disponible sur Switch pour la bagatelle de 30€. A bientôt !
« Travis Strikes Again » : le jeu d’hommages et de désintérêt
Suda Goichi revient à la charge avec son héros Travis Touchdown ! Le plus effronté des assassins sort des sentiers battus avec « Travis Strikes Again: No More Heroes », exclusivité Switch dans laquelle il délaisse le beat them all 3D pour un genre un peu plus proche du « hack and slash » en vue du dessus. Est-ce que la nostalgie peut excuser la répétitivité manifeste de ce jeu ? On avise avec Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult ».
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