Avec son nouvel album « All », Yann Tiersen, la Bretagne, ça lui gagne

Yann Tiersen l’agile du bout des doigts revient avec un nouvel album
Corentin : Il est de ces artistes qui n’ont qu’à toucher leur instrument pour en sortir des notes prodigieuses. Du moins, c’est l’impression que l’on en a. Yann Tiersen fait partie de ceux-là. Le Rennais de naissance revient prochainement avec un nouvel album, qui semble aussi mélodieux et astral que les précédents. Angèle Chatelier en profite pour retracer le parcours musical de l’artiste.
Angèle : Neuf. C’est le nombre d’albums qu’a à son actif Yann Tiersen. Il sortira son dixième le 15 février prochain (EXTRAIT 1)
Quoi de mieux, donc, que de profiter de cette nouvelle sortie pour (re)présenter l’homme, l’artiste agile, doigts au piano.
Yann Tiersen est pour ces gens qui voient la vie comme un voyage.
Dès 1995, il donne le ton. Avec son album La Valse des monstres, un opus de morceaux écrits pour des pièces de théâtres. On y trouve des titres comme Ballendai et Quimper 94, deux salles, deux ambiances (EXTRAIT 2)
Yann Tiersen est un habitué des salles obscures. Dès l’âge de 6 ans, il entre au Conservatoire de Rennes pour apprendre le violon et le piano. Mais ce qu’il aime aussi Yann Tiersen, c’est le rock. Dans les années 80, il est guitariste pour plusieurs groupes dans l’agglomération Rennaise. Cela lui conférera plus tard un style bien à lui.
C : C’est en 1998, trois ans avant la fameuse bande originale du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain qu’il fait ses armes et une réputation ailleurs.
A : Dans son troisième album, Le Phare, il invite Dominique A sur le titre Monochrome (EXTRAIT 3)
Le succès est immédiat. L’album est disque d’or. Il passe en radio, est invité sur les plateaux des plus grandes émissions de musique et collabore avec des pontes du genre : Mathieu Boogaerts ou encore Bertrand Cantat.
C : En 2001, évidemment, vous vous souvenez tous de ça (EXTRAIT 4 extrait BO Amélie poulain)
A : Une sublime BO, celle du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain, qui lui vaudra le César de la meilleure bande originale l’année suivante. Cela signe aussi le mois précédent la sortie de l’Absente, son 4ème album studio. L’album est double disque d’or, et certifié en 2003 triple album de platine. Il s’écoule à plus de 2 millions d’exemplaires dans le monde.
C : Ce n’est pas le seul album qui aura une récompense
A : En 2003, il compose la BO du très beau film Good Bye Lenin. 18 titres faits grâce à un orchestre symphonique qu’il dirige. Il remporte avec ça la Victoire de la musique dans la catégorie « Album de musique originale de cinéma ou de télévision de l’année 2004 ».
Et puis, il faut dire que l’homme est aussi un performeur. Le 13 août 2010, il présente Dust Lane Inc au festival La Route du Rock, à Saint Malo. Un concert avec 16 musiciens sur scène. Ça donnait ça (EXTRAIT 5)
C : Tu le disais en préambule, Yann Tiersen invite littéralement au voyage, et c’est aussi ce qu’il a fait
A : Et quoi de mieux que l’Islande pour composer des musiques lancinantes et embrumées ? C’est ce qu’il a fait pour son 8ème album studio, Infinity. L’Islande, mais aussi l’île d’Ouessant, là où il passait ses vacances, plus jeune. On ressent la brume et l’immensité dans cet album (EXTRAIT 6)
C : L’île d’Ouessant, Yann Tiersen y est d’ailleurs très attaché
A : Au point qu’en 2015, il suit une formation d’apprentissage de la langue bretonne. En est né un véritable album-concept : EUSA. Dix morceaux de pianos sur dix lieux de l’île. Un peu à la manière de l’artiste Sufjan Stevens dont je vous narrais les prouesses et performances dans une précédente chronique, il enregistre ce qu’il peut de l’île et s’en imprègne, littéralement. (EXTRAIT 7)
C : Et l’artiste n’avait plus rien sorti depuis
A : Jusqu’à que soit publié le 16 octobre dernier un nouveau titre, Tempelhof (EXTRAIT 8)
Un préambule de son album ALL, à paraître le 15 février prochain. C’est d’ailleurs sur l’île d’Ouessant qu’il a été enregistré. On ne quitte pas une maison du coeur comme ça. L’artiste fera un concert unique le 12 mars prochain à la Salle Pleyel. De quoi rêver, tant qu’il est encore temps.
C : Merci Angèle Chatelier de nous avoir fait voyager en Islande comme en Bretagne grâce à l’agilité et aux prouesses artistiques de Yann Tiersen. A très vite