Avec Kevin Morby et son nouvel album “Oh My God”, non : tout n’est pas vanité.
Corentin : Pour plaisanter ou pour tourner un peu en dérision le journalisme musical, on parle régulièrement de « l’album de la maturité » de certains artistes. Angèle Chatelier n’a pas trouvé meilleure expression pour définir celui de Kevin Morby : un artiste américain de folk-rock à la mélancolie douce qui présente aujourd’hui Oh My God, son cinquième album studio.
(EXTRAIT 1)
Angèle : Il joue de sa guitare avec une nonchalance déconcertante. On ne le voit pas ou peu à ses concerts tant sa chevelure se balade sur son visage. Ecouter Kevin Morby, c’est se plonger dans l’atmosphère d’un dimanche orageux. Ceux où l’on peut contempler les myosotis du jardin attendre que revienne le soleil. L’artiste américain n’en est pas à son premier coup d’essai mais avec Oh My God, son cinquième opus sorti le 26 avril dernier, il a voulu prendre des risques. S’atteler enfin à proposer un projet qui s’apparente à de la performance, plus qu’un disque à part entière.
(EXTRAIT 2)
« Je n’ai plus besoin de convaincre une partie de mon public », disait-il au site Addict Culture. « Je me suis dit que je pouvais enfin prendre des risques avec ce nouvel album ». Et pour cause : Oh My God s’écoute avec attention. Il nécessite parfois deux ou trois écoutes en plus pour en comprendre les rouages.
C : Avant cet opus, Kevin Morby, c’était ça
(EXTRAIT 3)
A : Une folk-rock qui semble si simple, si immuable. Comme si chaque titre avait été enregistré en une seule prise, comme un plan séquence. Et si l’artiste peut se permettre de prendre des risques, c’est aussi parce que sa carrière a débuté il y a bien longtemps. Il a été chanteur et guitariste dans les Babies et le bassiste du groupe Woods, formé en 2005
(EXTRAIT 4)
Avec Oh my God, Kevin Morby semble accompli. Et il a aussi trouvé une sorte de lumière, de foi. Cet album interroge la religion, les croyances. Kevin Morby n’a pourtant jamais reçu d’éducation religieuse. Alors il l’a regarde avec curiosité, malice, fascination. On l’entend dans le titre Hail Mary, par exemple ou encore Seven Devils
(EXTRAIT 5)
Dans le titre No Halo il en appelle aux esprits d’une Amérique enfermée dans ses démons et dans ses croyances.
(EXTRAIT 6)
Pourtant, comme s’il voulait faire un pieds de nez aux dérives des diktats théologiques, Kevin Morby a voulu créer une atmosphère particulière pour cet album. Toujours au site Addict Culture, il dévoilait les coulisses de cet opus. Surtout de ses envies : l’envie d’apporter la couleur, l’aura des sons qui émanent des cathédrales.
C : Ces lieux saints où l’on crie « Oh mon dieu ».
A : Oh My God, comme pour tenter de comprendre l’absurdité de notre existence. Kevin Morby ne cesse de le crier, d’ailleurs. Dans son titre Oh My God, entendu en début de chronique, mais aussi dans sa version rock n’ roll
(EXTRAIT 7)
Dans Piss River, on l’entend hurler cette même phrase à la fin d’un couplet. « Oh mon dieu, maman, j’ai peur. Je sais que tu as peur. J’ai peur aussi », écrit-il
(EXTRAIT 8)
C : Kevin Morby contemple. Il contemple son histoire, celle du Monde et de ce qui advient parfois, sans crier gare.
A : Comme s’il avait eu besoin de temps pour digérer, il publiait en 2016 le titre Beautiful Stranger. Un hommage aux victimes du 13 novembre
(EXTRAIT 9)
Que reste-t-il de la foi quand la vie nous inflige des injustice pareille ? Kevin Morby est quelqu’un de discret. On ne sait pas trop s’il est un amoureux transi, un homme qui contemple sa vanité. Mais il y a une telle douceur dans chacun de ses titres qu’à son écoute, on apprécie avec une facilité déconcertante les objets et la vision qui nous entoure.
Kevin Morby sera le 20 juin au Cabaret Sauvage, à Paris. Si vous avez la chance de pouvoir vous y rendre, je vous le recommande chaleureusement. En juillet dernier, dans la salle du Trabendo, je me souviens : je n’ai cessé d’esquisser un sourire de contentement tout au long du concert. Comme s’il avait su me faire voir la beauté dans la mélancolie des jours à venir.
C : Merci Angèle Chatelier pour cette chronique autour du nouvel album de Kevin Morby. Son concert le 20 juin au Cabaret Sauvage n’est pas encore complet et vous pouvez évidemment vous procurer son dernier album, Oh My God, où vous le souhaitez ! A très vite.
Kevin Morby sort « Oh My God » : ma foi, un très bon album
L’artiste de rock folk américain Kevin Morby sort son cinquième album, « Oh My God » ! Et « Oh my god », c’est justement la réaction qu’a eue Angèle Chatelier en l’écoutant. Bref, elle a beaucoup aimé, et elle nous en parle.
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