Titre : Les Démons de Minuit
Midnight Juggernauts
Durée estimée :
Corentin : Aujourd’hui, Pierre-Alexandre Rouillon de Gamekult lâche une fois de plus manettes et consoles pour nous parler de musique. Les laisse quand même pas tomber de trop haut, Pierre-Alexandre, tu vas les casser. BONJOUR !
Pierre-Alexandre :
Bonjour Corentin !
C : Alors, à quelle sauce tu vas nous manger aujourd’hui ? Du black métal auvergnat ? De la musette angolaise ? Du hip-hop garage sud-africain ?
P : Mon cher Corentin, tu seras gentil de ne pas te moquer des artistes que je ramène et de me donner un peu plus de respect ! D’autant plus que le hip-hop garage sud-africain on en a déjà passé quand je suis venu parler de Die Antwoord.
C : Haha oui c’est vrai ! D’ailleurs, vous pouvez réécouter la chronique dans la partie “Le Brunch” de votre application.
P : Et sinon je suis sûr qu’en cherchant bien je te le trouverai, ton groupe de black métal auvergnat.
Mais ça n’est pas le sujet d’aujourd’hui, puisqu’on va s’intéresser à un groupe qui a explosé il y a douze ans avant de retomber dans un anonymat terriblement injuste presque aussitôt. Ce groupe, il me fait vibrer, danser et pleurnicher depuis dix ans, et il s’appelle Midnight Juggernauts.
[MUSIQUE]Juggernauts01 (Into the Galaxy)
C : Ah c’est vrai que c’est pas trop bizarre pour une fois ! Mais alors qu’est ce que c’est que les Midnight Juggernauts ?
P : Et bien c’est un groupe australien auquel il serait un peu difficile de coller un genre. Pour tout te dire j’hésite entre Post-disco, Glam-électro ou Dance progressive, mais comme il m’est IMPOSSIBLE de prononcer ces mots sans passer pour un horrible personnage, on va juste dire que c’est trop bien.
C : À deux doigts de baisser dans mon estime.
P : Fiou. On est pas passé loin ! Bref ! C’est un groupe fondé par Andrew Szekeres et Vincent Heimann, deux copains qui se rencontrent au lycée et qui jouent dans divers groupes avant de tomber sur Daniel Stricker qui va venir consolider le groupe. D’ailleurs, c’est aussi là qu’ils vont monter le label indépendant Siberia, pour distribuer leur musique et celle de deux/trois autres.
Et après un premier EP plutôt oubliable, ils en sortent un deuxième appelé Secrets of the Universe, sur lequel apparaissait pour la première fois le morceau Shadows.
[MUSIQUE]Juggernauts02 (Shadows)
C : Ah oui c’est carrément dansant là !
P : Ah ben j’ai dit des gros mots comme post-disco hein ! Et donc ce morceau commence à prendre de plus en plus d’ampleur entre les années 2006 et 2008, au point où le groupe Justice va carrément citer le groupe comme une des leurs formations préférées ! Et du coup ça a mis un joli coup de projecteur sur le premier album du groupe, Dystopia, sorti en 2007.
C : D’accord, et tout l’album est dans ces sonorités là ?
P : Alors oui et non, il y a beaucoup de morceaux très disco-de-l’espace, mais aussi quelques chansons plus calmes, parfois même un peu claustro ou déprimantes, mais on trouve déjà la grande marque de fabrique du groupe : une espèce de dance/pop chantée avec une sorte de brouillard de mélancolie tout au long de l’album, c’est vraiment superbe.
C : Ok ok, et donc ils ont fait d’autres albums quand même ?
P : Ah oui oui, surtout qu’il n’y a presque rien à jeter alors continuons et sautons de 2007 à 2010 avec The Crystal Axis
[MUSIQUE]Juggernauts03 (This New Technology)
C’est un album complètement fou, qui réserve de vrais moments de magie tout au long de ses douze morceaux. Le groupe a tellement confiance en ses sonorités qu’il en devient insolent, et on s’attend à ce que le chanteur s’envole pour Jupiter sans crier gare à la fin de n’importe quel refrain.
C : Ah oui quand tu parles d’espace tu rigoles pas, là
Il y a un truc que je ne peux pas expliquer avec ce groupe. J’ai plein de mots, hein, comme “magnétique”, “envoûtant”, “magique” ou “grandiose” mais ils ne collent pas à ce que je ressens quand ce groupe me fait voyager.
Tiens je vais même nous faire un petit plaisir et, juste avant de parler de leur troisième album, refaire un crochet par le premier avec une extrait du fantastique Tombstone
[MUSIQUE]Juggernauts04 (Tombstone)
C : Je commence vraiment à voir ce qui peut te plaire, là
P : Ah ben qu’est ce que tu veux, le côté robot triste ça marche toujours sur moi et Tombstone c’est vraiment le plus beau représentant de cette facette du groupe.
Et les androïdes qui pleurent, on va un peu les retrouver en 2013 sur le troisième et dernier album du groupe, le très bien nommé Uncanny Valley
[MUSIQUE]Juggernauts05 (Ballad of the War Machine)
C : Oh c’était bien ça !
P : Ah ben tu m’étonnes, Ballad of the War Machine, c’est même plus un morceau de musique, c’est un trip sous opium dans un planétarium.
C : C’est toujours mieux qu’un capharnaüm sous Vallium dans un crématorium, en tout cas. J’ai déjà essayé c’était pas optimum.
P : Tant pis pour ta pomme, Raymond Devos ! Alors je triche parce que j’ai directement mis le meilleur morceau mais Uncanny Valley c’est encore un projet extrêmement solide, avec des productions super léchées, un chanteur au top de la maîtrise de sa voix et un grand tour de space mountain du début à la fin.
C : Et ben ! Mais là tu viens de dire “dernier album”, ça veut dire qu’ils n’ont rien fait depuis 2013 ?
P : Alors à part un EP un peu plus expérimental l’année suivante, malheureusement rien. Mais même si c’est pas dans l’actu, ben, c’est vachement bien ! Et il y a encore un an, ils disaient être juste très occupés à plein de projets, dont la musique.
Et puis au pire, s’ils annoncent un album et une tournée surprise, au moins on aura déjà enregistré la chronique !
C : Pas faux ! Et bien merci Pierre-Alexandre ! Les Midnight Juggernauts un groupe qui fait bouger et déprimer en même temps, disponible sur Spotify et Deezer
P : Sauf le premier album, Dystopia, qui a l’air de n’être sur aucune plate-forme d’écoute légale
C : Et bien on foncera chez le disquaire du coin, ça lui fera de l’animation ! Merci et à bientôt !
Midnight Juggernauts : les théoriciens de la Terre platine
Ils sont trois, ils viennent d’Australie, et même s’ils n’ont pas sorti d’album depuis 2013, ils continuent de faire danser et chavirer les cœurs. L’électro disco des Midnight Juggernauts est toujours dans la playlist de Pierre-Alexandre Rouillon de « Gamekult » qui nous en parle !
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