Molly Burch, l’artiste américaine qui panse les maux avec douceur
Corentin : Une voix jazzy et rauque à la fois, des notes de guitares parcellaires, de la douceur. C’est la définition même que l’on pourrait faire de l’artiste américaine Molly Burch. Elle arrive en deux opus à parler d’amour qui fait mal, de relations malsaines ou perdues avec tellement de tendresse qu’on pardonnerait à quiconque de lui avoir fait du mal. Angèle Chatelier nous fait découvrir cette artiste à suivre.
Angèle : C’est toujours délicat de faire une chronique radio pour parler de soi. Mais je me dois de commencer celle-ci comme ça. Je reçois chaque mois la newsletter des concerts à venir d’artistes qui ont pour « bookeur », c’est à dire ceux qui les font tourner en France, la Route du Rock. Ce festival Malouin qui accueille pêle-mêle Etienne Daho, Interpol ou encore Mac De Marco.
La Route du Rock Booking est une perle pour les amateurs de pop/rock indé. Vous pouvez leur faire confiance les yeux fermés. C’est grâce à eux que j’ai découvert il y a quelques mois la talentueuse Molly Burch. L’Américaine est la symbiose parfaite d’un état mélancolique allié à l’optimiste qu’elle peut engendrer (EXTRAIT 1 Please Be Mine/To The Boy)
C : Ici, les titres Please Be Mine, To The Boy. Mais Angèle, tu nous parles d’une artiste un peu niche là.
A : Oui, et je suis là pour vous la faire découvrir. Molly Burch est originaire d’Austin. Son premier album, Please Be Mine, justement, est sorti durant l’hiver dernier. Pour mieux la connaître, encore faut-il restituer son univers.
Molly Burch a étudié le jazz à l’Université. Si cela ne se ressent pas directement dans sa musique, lorsque l’on s’attarde sur son tremolo et sa capacité à aller dans les graves d’une manière juste et rare, on comprend et on voit l’influence (EXTRAIT 2)
C’est agréable à écouter non ?
C : *Réaction* ! Molly Burch de ce point de vue là ne cache pas son affection pour Billie Holiday ou Nina Simone, deux grandes voix du jazz (EXTRAIT 3)
A : Quelle prouesse de réussir à mélanger du Nina Simone, justement, avec la voix dure et grave d’une Patti Smith.
Ce que l’on sait aussi c’est que Molly Burch, accompagnée de ses quatre musiciens sur scène, a également fait les premières parties de l’artiste Sallie Ford
C : Chanteuse bien connue des amateurs de rock indépendant (EXTRAIT 4)
A : N’éludons pas une des caractéristiques les plus fascinantes de Molly Burch : sa capacité à parler avec douceur de choses qui font mal. Comme si les déceptions pouvaient être affectueuses, délicates. Comme un chagrin que l’on cajole. Son premier album, Please Be Mine parle pourtant des relations qui se termine comme ça. A l’envolée, sans un mot. Le titre Loneliest Heart en est un parfait exemple (EXTRAIT 5)
Ou encore I Love You Still (EXTRAIT 6)
Et quoi de plus beau qu’une mélancolie bien ficelée, bien gérée ? Vous pouvez vous en référer aux meilleurs livres de philosophies, d’aucun d’entre eux ne pourraient vous faire relativiser avec autant de légèreté des sensations pourtant si funèbres.
On peut le dire alors, Molly Burch semblait avec l’opus Please By Mine touchait du doigt une détresse belle et mélodieuse. Elle n’en démord pas avec First Flower, son second album sorti le 5 octobre dernier.
C : Un album beaucoup centré sur les relations toxiques et l’amour à sens unique.
A : Pas tout à fait joyeux non plus comme thème, nous en conviendrons. Mais écoutez un extrait de Candy, l’un des singles de présentation de l’opus (EXTRAIT 7)
Les premières notes du titre First Flower, aussi. Un titre qui semble vouloir montrer la friandise absolue d’un premier geste, un premier mot, un premier baiser, dans une relation. (EXTRAIT 8)
Molly Burch n’est pas encore connue ni reconnue en France. Pourtant, dimanche 18 novembre, son concert dans la petite salle parisienne le Pop Up du Label était remplie. Comme si les aficionados d’un rock doux et délicat avaient trouvé en elle le gourou parfait.
Elle est d’ailleurs en ce moment-même dans une petite tournée européenne.
C : Merci Angèle pour cette douce découverte. Le second album de Molly Burch, First Flower, est d’ores et déjà disponible. A très vite !
Molly Burch, l’artiste américaine qui panse les maux avec douceur
Les ruptures amoureuses qui font mal sont aussi, parfois, les plus belles inspirations musicales. C’est le cas de Molly Burch et de son rock lent, doux et mélancolique. Des saveurs qui conviennent parfaitement à Angèle Chatelier !
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