[MOBY - WE ARE ALL MADE OF STARS]
B : Je vous parle d’un temps que les moins de… allez, vingt-ans, ne peuvent pas connaître. Le début des années 2000, et plus spécifiquement, la musique du tournant et du début des années 2000. Ce que passait la radio et les chaînes de clips en boucle mais qui avaient quand même un petit cachet éclectique. Là bien sûr vous entendez Moby, qui était encore au top à l’époque, et qui nous prouvait qu’un Mac pouvait avoir une âme. Mais Moby est le seul américain qu’on va citer dans cette chronique. Deuxième exemple… allez Corentin, on fait le blind-test.
[FATBOY SLIM - WEAPON OF CHOICE]
C : Je vais faire semblant de ne pas regarder mon script et te répondre que c’est Fatboy Slim.
B : Et vous avez tous en tête l’image de Christopher Walken qui danse dans un hall d’hôtel. Fatboy Slim, alias Norman Quentin Cook, un DJ qui a lui aussi eu son gros quart d’heure de gloire. Il est britishe, comme le groupe The Prodigy, et comme les Chemical Brothers…
C : Dont le neuvième album, No Geography, vient de sortir dans les crèmeries physiques et dématérialisées.
B : Un groupe intéressant parce que je suis sûr que vous le connaissez involontairement. Les Chemical Brothers, comme leur nom ne l’indique pas, ne sont pas des frères. On parle de Tom Rowlands et Ed Simons, qui se sont formés à Manchester en 1989. ENCORE DES MANCUNIENS SUR LES CROISSANTS. Je suis sûr qu’ils ont une histoire passionnante mais je ne suis pas là pour vous réciter Wikipédia. Écoutez ça plutôt, attention à ne pas vous rendormir, c’est particulièrement confortable.
[ASLEEP FROM DAY]
B : C’est Asleep From Day, idéal à écouter dans un aéroport ou en plein décollage si vous aimez ne pas respecter les consignes de sécurité. Et accompagnement sonore de la publicité Air France réalisée par Gondry. C’est aussi l’un des singles de l’album Surrender, sorti en 1999, où vous avez peut-être aussi entendu le titre Let Forever Be.
C : Et cet album est particulièrement aimé des critiques musicaux pointus.
B : Le très grognon site Pitchfork dit que c’est l’une des explosions de fin de décennies, et le compare à Revolver des Beatles…. Moi aussi je tuerai pour être comparé à cet album.
Ces titres dont je vous parle, ils hésitent entre l’électro et ce qu’on appellerait aujourd’hui la chill music, un peu comme ce que proposerait Odesza aujourd’hui. Mais les Chemical Brothers, c’est de l’électro souvent énervée, cyclique, en transe, qui n’hésite pas à jouer sur la longueur, les nappes et les boucles. Je vous invite à écouter Galvanize, ou Star Guitar… dont le clip a AUSSI été réalisé par Gondry. Le concept est génial : on suit un voyage en train de l’intérieur, et chaque beat et chaque note d’instrument fait apparaître un élément de décor précis. Ca a mal vieilli mais vous allez passer trois minutes rigolotes. Enfin bref, il y a huit albums qui précèdent celui de cette chronique, il y a de quoi faire. On écoute donc No Geography, littéralement le titre de l’album No Geography des Chemical Brothers.
[NO GEOGRAPHY]
B : Un morceau bien à l’image de ce côté balle rebondissante que cultive le duo. On commence avec des nappes de synthé qui font détente dans la riviera, tu rentres dans le restaurant Le Palazio à Cannes… et pouf ! On accélère, et on vire dans l’italo disco, puis l’hypnotique. Tu rajoutes quelques voix, et tu obtiens un morceau d’électro à l’ancienne mais toujours aussi efficace. (Voix de micro) Je lance un slow ! Des cadeaux à gagner !
C : Eh oui ! C’est la fêêêêêêête ! No Geography est l’un des albums les plus teufeurs du groupe.
B : Il bouge beaucoup, il droppe des basses et des beats comme s’il n’y avait pas de lendemain. Dès son premier titre, Eve Of Destruction, ça y est on retourne direct en 2000. Voix vocodée et métallique, gros boum boum qui fait sautiller, voix de femme un peu nasillarde qui dit (dance to the dance to your dance on the dance floor), en l’occurrence c’est AURORA, une artiste Norvégienne, et wow on se met bien. Et juste après ? C’est Bango, et mon péché mignon : le disco méchant. Ca tourne et retourne et rerereretourne en boucle, comme une fièvre qui ne veut pas s’en aller.
[GOT TO KEEP ON]
B : On écoute Got To Keep On, un exemple de piste plus pop qui, dans une autre vie, pourrait tout à fait être culte. Et les Chemical Brothers ne sont pas de grands zélotes du genre pop, les années 2000 n’ont pas été généreuses avec eux sur ce plan là. Eh bien c’est pardonné, du moins on sait qu’ils peuvent le faire. Et on continue de pistes en pistes, d’ambiances en ambiances, jusqu’à MAH - une transe furibonde ! On est plus très loin de la synthwave que vous adorez, vous, auditeurs mal réveillés des Croissants.
C : C’est un album qui a l’air de mieux marcher si on l’enchaîne d’une traite plutot que de le picorer.
B : Oui, on sent bien que son ordre de pistes est très soigneusement étudié, et elles s’encastrent bien les unes dans les autres. Donc c’est à consommer quand vous travaillez, ou que vous voulez mettre le feu. À la piste de dance hein, pas juste mettre le feu. Vous m’avez compris. C’est, comme souvent avec votre serviteur, un peu bruitiste, mais c’est un chouette retour en arrière pour un groupe qui en a toujours dans le coffre. Même 30 ans plus tard !
C : C’est donc No Geography, et c’est disponible partout, dont les plate-formes de streaming habituelles. Merci Benjamin pour cette chronique !
B : A la prochaine, et prenez soin du rock and roll ! Enfin, surtout du disco et du boum boum.
« No Geography » : les Chemical Brothers repoussent les frontières de l’électro
Le duo électro de Manchester Chemical Brothers a sorti son neuvième album, intitulé « No Geography », en avril 2019. Et Benjamin Benoit a beaucoup apprécié cette nouvelle galette qui mélange tant ambient qu’italo-disco en passant par la synthwave et le big beat.
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