Corentin : Vous l’aurez compris, j’acceuille tout le temps Benjamin Benoit, le spécialiste en tout. Et aujourd’hui, c’est un talent sacrément de niche puisqu’il me faut un expert en pilotage de dragons depuis leurs estomacs. Allez, à toi de jouer Benjamin.
Benjamin : Eh bien oui ! Je peux assurer cette fonction, grace à la série Dragon Pilot sur Netflix, tout tout tout vous saurez sur... le vore. Enfin... la voraphilie, quoi.
C : Euh, t’es sûr de...
B : Tout commence avec les contes de Perrault, et la fable du Petit Chaperon Rouge. Bruno Bettelheim a longtemps ses textes et il en a déduit que...
C : Non, non, je suis pas sûr. On va garder ce morceau de la chronique pour les abonnées super Premium des Croissants.
B : Tu veux dire, ceux qui achètent deux comptes à leurs noms ? D’accord. Donc Dragon Pilot, un anime sur Netflix, toujours estampillé Netflix Original. En vrai, c’est un anime de la saison de printemps, diffusé d’avril à juin au Japon, produit par le studio Bones et écrit par Mari Okada. Cette dernière est une pointure de l’animation, et Bones a aussi produit les deux versions de Fullmetal Alchemist et Soul Eater, par exemple. Courtesy of Netflix, cette série a donc mis 5 mois a arriver légalement chez nous. Et ça parle... de Pilotes de Dragons. Ou de vouivres, si vous êtes des petits malins.
[UN EXTRAIT SONORE]
Le scénario un peu foufou de Pilote Dragon est motivé par le parcours d’Hisone Amakasu, une lycéenne fraîchement diplomée qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. C’est un personnage d’anime, elle a donc un problème émotionnel proéminent : elle s’engage à l’armée de l’air, et se retrouve embrigadée dans le service des Pilotes Dragons. On y trouve des dragons trop mignooooonoononons qui font des bruits mignons et qui ne mangent que des vieux portables à clapet. Elle se fait bouffer par l’un d’entre eux, et elle se rend compte que c’est comme ça qu’on les pilote, depuis leurs estomacs. Et il faut bien avoir sa tenue, sinon tu te fais digérer.
C : Effectivement, nous sommes dans l’animation japonaise, où le champ des possibles est infini.
B : Écoute pourquoi pas. Hisone va trouver un sens à sa vie dans le ventre d’un dragon, que l’armée fait passer pour un avion. C’est littéralement un cosplay, on lui met des petits bouts de métaux sur les ailes et roule ma poule, il faut suspendre son incrédulité, que diable. Il n’y a pas vraiment de scénario pendant trois épisodes, et enfin le reste du casting arrive : d’autres pilotes dragon. Nao, la nana perpétuellement en rogne - et je la comprends, c’est elle qui a été remplacée par Hisone parce qu’elle n’arrive pas à piloter quoi que ce soit. Mais aussi la sérieuses El, Liliko la recluse acide et Hitomi la nana qui est caractérisée par sa posture plus maternelle. Elles sont un peu moins unidimensionnelles que ça, en vrai, mais ça ne va pas très loin non plus.
C : Est-ce que ça dépasse ce concept de base ? Je sais que tu es un adepte des bonnes formules mais ça ne peut pas tenir 12 épisodes.
B : Alors plusieurs remarques, et je ne spoile quasiment rien. Une intrigue de fond ne démarre que dans la deuxième moitié, et elle est étrangement écrasée dans la chronologie de l’anime, du coup elle a de fortes de chances de vous déçevoir. Sinon, on sent tout de même que cet univers a des choses à dire, notamment sur le sexisme, le sexisme au Japon et le sexisme dans l’armée. Il n’y a pas beaucoup plus de subtexte que ça mais il est là.
Ce que vous devez retenir de cet anime, c’est surtout qu’il est très beau. Très très très beau. Pastel, détaillé, ça se passe à Gifu et ça donne envie de faire du camping dans les montagnes et îles japonaises, surtout quand Pilot Dragon se met à parler de shintoïsme. Les décors sont un délice à regarder, c’est sublime. La musique est discrète et il y a environ deux thèmes musicaux que vous retiendrez. Et le doublage est très cool, et je recommande même la VF, au même titre que la VO. Mais avec la VO, vous serez coincé avec l’affreuse traduction Netflix qui, de toute évidence, traduit de l’anglais traduit du japonais. Et on se retrouve avec X incohérences, faux-sens ou oublis.
C : Là je sais que tu frétilles d’impatience à l’idée d’évoquer quelque chose de très précis.
B : Oh que oui. N’oublions pas le plus important.
[QU’A TOI A LA RENTREEEEE §]
France Gall au générique de fin de la série. Ou plus précisément une reprise de « Le Temps de la rentrée », un morceau yéyé d’une minute 30, qui sera repris tour à tour par les personnages de la série au fil des épisodes. C’est délicieux. À la sortie de la série, en avril, je crois que j’ai maté ce générique de fin toute une journée en boucle sans discontinuer.
C : Allez, c’est l’heure du bilan. Qu’est-ce qu’on pense d’Hisone To Masotan alias Pilote Dragon ?
B : C’est vraiment plus que sympathique. Les débuts et la fins sont un peu en deça, mais ça se mate tout seul, les personnages sont adorables et il y a un petit cachet à cette série qui faisait que je l’aimais avant même de la mater.
C : Et c’est déjà la fin de ta chronique. Tu sais ce que ça veut dire ?
B : Allez.
[DEBUT DU GENERIQUE]
« Dragon Pilote » : des montures qui en ont dans le ventre
« Pilote Dragon » raconte l’histoire de jeunes femmes engagées dans l’armée de l’air japonaise et capables de piloter… eh bien, des dragons ! Découvrons ensemble ce drôle d’anime disponible sur Netflix avec l’ami Benjamin Benoit.
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