C : Si vous avez mieux à faire, n’écoutez pas cette chronique de Morgane Giuliani, vraiment.
M : Ah bah merci Corentin, ça fait plaisir !
C : Non mais vu le sujet, c’est vraiment mieux de passer son chemin.
M : Bon, c’est vrai qu’aujourd’hui, je viens vous parler d’une des séries les plus moroses, mais aussi, les plus délicieuses qui soit : Les Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaires. La saison 2 est disponible sur Netflix depuis le 30 mars.
EXTRAIT 1
M : Que les auditeurs se rassurent : Corentin voulait juste rendre hommage au générique de la série, qui supplie le public de détourner le regard, comme on vient de l’entendre.
C : Mais de quoi parle donc cette série pour qu’on en arrive à de telles extrémités ?
M : Elle est adaptée d’une saga littéraire éponyme en 13 tomes, publiée entre 1999 et 2006. Elle a été écrite par un certain Lemony Snicket, un pseudonyme emprunté par l’Américain Daniel Hindler, et a été vendue à plus de 55 millions d’exemplaires dans le monde. L’histoire est terrible : Klaus, Violet et Prunille Baudelaire se retrouvent orphelins du jour au lendemain, après que leurs parents aient péris dans l’incendie criminel de leur maison. Ils sont baladés de tuteur en tuteur, jusqu’à atterrir chez le comte Olaf, qui vit dans une maison en ruines. C’est un acteur défraîchi, narcissique et terriblement diabolique, qui veut mettre la main sur leur énorme fortune. Il finit toujours par les retrouver, et se déguise pour se faire passer pour quelqu’un d’autre : un médecin, un scientifique, un jardinier, etc etc. Il est aidé d’une troupe de comédiens stupides et bras-cassés.
EXTRAIT 2
M : Si vous n’avez jamais regardé la série, ni lu la saga dont elle est adaptée, imaginez un mélange entre Tim Burton, Wes Anderson et un soupçon de Famille Addams. C’est le genre d’histoire qui injecte plein de bizarreries dans la réalité. Chaque personnage a une caractéristique, ou une obsession, poussée à l’extrême. En filigrane, l’intrigue se moque des adultes et de leurs défauts. Les costumes et maquillages sont extraordinaires, et les décors oscillent entre des tons pastels écoeurants et du gris déprimant.
C : C’est le genre d’histoire où les enfants sont bien plus intelligents et sains d’esprit que les adultes.
M : Klaus a lu des milliers de livres, Violette est une sorte de McGiver ultra douée. Prunille ne parle pas mais possède la conscience d’une grande, et ses dents acérées lui permettent de s’attaquer à n’importe quel matériau. Si le sort s’acharne contre les Baudelaire, c’est parce que leurs tuteurs respectifs sont pour la plupart stupides, naïfs, et ne les écoutent pas. Résultat : l’histoire se répète. Les enfants se pensent en sécurité auprès d’un nouveau tuteur et bim, le comte Olaf apparaît sous une autre identité, se met le tuteur dans la poche, et sème le chaos, voire, la mort.
EXTRAIT 3
C : On comprend mieux le côté fataliste de cette histoire. Ce n’est pas la première fois que les malheurs de Klaus, Violette et Sunny sont adaptés.
M : Il y a eu un film en 2004, avec Jim Carrey dans le rôle du comte Olaf, et Meryl Streep est aussi au casting. Mais l’adaptation de Netflix permet de prendre son temps : chaque saison propose 10 épisodes de 45 minutes environ.
C : Le comte Olaf est cette fois joué par Neil Patrick Harris, aka Barney Stinson dans How I Met Your Mother !
M : On ignore encore souvent qu’il a une vraie carrière à Broadway ! Son jeu théâtral et ses talents de chanteur sont parfaits pour la série. Il prend son pied à jouer ce personnage horrible et grandiloquent. Même quand il essaie de se faire passer pour quelqu’un d’autre, le comte Olaf ne peut s’empêcher d’avoir un sale caractère. Neil Patrick Harris est dingue de ce rôle, au point qu’il s’est fait tatouer le motif en forme d’oeil que le comte Olaf possède sur la cheville gauche. L’acteur est même l’un des producteurs exécutifs de la série.
C : L’autre pari de la série, c’est de donner vie à Lemony Snicket.
M : Netflix en fait un personnage, mais qui n’en est pas vraiment un, puisque les autres ne le voient pas. Un acteur au physique de Don Draper nous accueille à chaque début d’épisode, et nous annonce les catastrophes à venir. En terme de mise en scène, c’est assez original, et on a vraiment l’impression qu’on nous raconte une histoire.
EXTRAIT 4
C : Cette saison 2 est-elle à la hauteur de la première ?
M : Complètement. Je l’ai dit, c’est une série qui prend son temps. Je vous conseille de lâcher votre smartphone quand vous la regardez. Déjà, parce que visuellement, c’est très beau, même quand c’est sinistre. Et puis, vous risquez de louper des traits d’humour super drôles. Beaucoup de blagues font des références à notre époque, à la popculture, et même, à Netflix, de temps en temps. Dans cette saison 2, Klaus, Violette et Sunny en apprennent un peu plus sur la vie secrète que menaient leurs parents, et qui les a conduits vers la mort. Ils se font des amis : des jumeaux issus de triplets, eux aussi surdoués, et dont les parents sont aussi morts dans un incendie criminel. À 5, ils s’unissent pour comprendre ce qui liaient leurs familles et ils essaient de combattre le comte Olaf. Leur banquier est toujours aussi inutile, et le comte Olaf regorge d’inventivité pour les prendre au piège. Dans un épisode, il est censé se déguiser en “étranger” et se retrouve en à imiter Karl Lagerfeld de manière assez brillante. Le seul problème, c’est que c’est très répétitif, puisque dès que les enfants arrivent à échapper à Olaf, il les retrouve avec un autre déguisement improbable, et les adultes autour d’eux se font avoir. Pour apprécier la série, il faut pouvoir dépasser cette boucle, et se laisser porter par les différentes ambiances, la galerie de personnages plus grotesques les uns que les autres, et la capacité des enfants à rebondir.
C : Est-ce que c’est une série pour enfants ?
M : Pas pour les tout-petits. L’ambiance est très glauque. Il y a des meurtres en permanence et avec sa dégaine sale et laide, le comte Olaf a vraiment de quoi effrayer les bout d’chous. Et puis, on voit quand même 3 orphelins se faire malmener en permanence, ce qui est un peu le cauchemar ultime de bon nombre d’enfants. Mais à partir de 7-9 ans, les petits spectateurs devraient avoir suffisamment de recul pour pouvoir apprécier la série.
C : La saison 2 des Désastreuses Aventures des Orphelins Baudelaire est disponible sur Netflix. Pour les fans, sachez que la saison 3 est déjà en cours de tournage ! Merci Morgane Giuliani et à très vite.
« Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire » : une deuxième saison à frémir de rire
Détournez le regard, les amis. Détournez le regard des « Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire » saison 2… Ou peut-être pas, finalement ! Contrairement à la rengaine du générique, Morgane Giuliani nous incitera à regarder cette série d’ores et déjà disponible sur Netflix.
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