Corentin : Aujourd’hui, avec Geoffroy Husson de Tom’s Guide on va parler de Netflix ! Comment ça va Geoffroy, tu as l’air tout détendu…
Geoffroy : Oh que oui, mon cher Corentin, ça va on ne peut mieux. J’ai l’impression de sortir tout droit de six heures sous la couette avec un bon chocolat chaud et mon chat qui ronronne sur les genoux.
C : Alors que… j’imagine que ce n’était pas le cas. Alors qu’est-ce qui te procure cet effet-là ?
G : Eh bien la quatrième saison de Terrace House sur Netflix, pardi, baptisée Opening New Doors.
C : Je ne connais pas du tout, est-ce que tu saurais expliquer rapidement le concept pour moi et nos auditeurs ?
G : Alors Terrace House c’est un programme japonais de téléréalité. Comme ça, c’est dit, on a lâché le mot qui fâche. Certes, pour les auditeurs totalement hermétiques au format, à l’idée d’observer la vie d’autres personnes parce que ça reste voyeuriste, on passera notre chemin.
Après ça n’a absolument rien à voir avec une émission française comme Secret Story ou Les Anges de la Téléréalité.
C : Mais de la téléréalité, ça reste de la téléréalité…
G : Eh bien non figure-toi Corentin. Déjà, Terrace House, ce n’est pas un format d’enfermement comme Secret Story. Les candidats ont accès à Internet, mais vont aussi travailler tous les jours pour leur boulot d’agent immobilier, de chef de cuisine, de coach sportif, d’idol ou d’étudiant. Ils voient également leurs proches quand ils veulent et ont le droit de partir plusieurs jours d’affilée. En gros, ils vivent juste dans une colocation dans laquelle il y a des micros et des caméras et vivent leur vie comme toi ou moi, parfois avec une équipe de tournage qui les accompagne.
[Insert Terrace House Theme]
Ensuite ce n’est pas un jeu du tout. Il n’y a pas d’élimination chaque semaine, de vote des spectateurs. Et puisque ce n’est pas un jeu ou un concours comme Star Academy ou le Loft, il n’y a pas de vainqueur qui sort de l’émission avec un prix. En fait, les six participants peuvent choisir de partir quand ils le souhaitent, avec une liste d’attente d’autres colocataires prêts à les remplacer. Généralement, à la fin d’une saison d’une quarantaine d’épisodes, on ne retrouve personne qui était là depuis le début.
C : Mais c’est quoi le but alors, s’il n’y a rien à gagner ?
G : Eh bien tout dépend des candidats. Déjà, on ne va pas se le cacher, le but pour beaucoup est de trouver l’amour. On a donc six colocataires, trois hommes et trois femmes, oui c’est très hétérocentré, qui, dès les premières heures, se demandent tous s’ils ont quelqu’un dans leur vie. Sans surprise, il n’y a jamais personne qui arrive dans l’émission en couple, ou alors ça relève de l’exception.
On va donc assister épisode après épisode, à des sorties entre les participants qui vont apprendre à se connaître, à dépasser peu à peu leur première impression, généralement basée sur le physique, et on va suivre leurs rencards et les râteaux mémorables qu’ils vont se prendre.
Ensuite, pour certains, c’est l’occasion de se faire repérer. On a un ratio proprement hallucinant de participants qui sont mannequins, acteurs, qui lancent leur marque de vêtement. Et ça aussi c’est finalement intéressant. Même si pour eux l’émission est l’occasion de se faire de la publicité en se faisant connaître, on voit également l’évolution de leur carrière qui généralement ne part pas de grand-chose et prend de l’ampleur à mesure que les épisodes sont diffusés simultanément au Japon.
C : D’accord, d’accord, donc c’est une « bonne » téléréalité, tu t’es bien justifié. Mais ça ne m’explique pas du tout en quoi c’est aussi apaisant…
G : Eh bien parce que Terrace House parvient à éviter tous les poncifs des téléréalités occidentales. Il n’y a jamais de hurlements, de stratégies, les colocataires ont tendance à beaucoup communiquer, à présenter leurs excuses quand ça ne va pas. Même s’ils ne s’apprécient pas, ils finissent par s’ignorer et puis on passe à autre chose. C’est particulièrement reposant, justement parce que personne n’est méchant. Lorsqu’on compare avec une émission de téléréalité européenne ou américaine où la production a tendance à choisir des candidats qui s’entendront le moins possible, tous grandes gueules, et bien ça fait un bien fou.
Et puis c’est particulièrement bien produit, les couleurs sont douces, apaisantes, la maison dans laquelle ils vivent est un havre de paix. Pareil pour la nourriture, parce qu’ils mangent particulièrement bien, à l’intérieur comme à l’extérieur. Et les plats sont toujours très bien filmés et mis en avant. C’est ce qu’expliquait la chroniqueuse Eva Roque le 1er septembre dernier sur Europe 1.
[Insert Europe 1]
C : Mais du coup c’est pas trop ennuyeux ?
G : Oh que non, justement parce que c’est calme. En fait, le moindre microévénement, la moindre tension, le moindre rapprochement de mains entre deux colocataires devient un enjeu gigantesque. Pareil pour les râteaux qui sont souvent doux, jamais méchants. La musique monte d’un coup, plus rythmée. On sait qu’il va se passer quelque chose et tout explose, sans jamais que les voix ne montent. Mais c’est déjà énorme par rapport à l’ambiance globale. Il y a à chaque fois de gros enjeux aux noms plus ridicules les uns que les autres comme l’affaire de la viande, l’instagram rap, le poisson-chat solitaire, le râteau de Costco ou l’omelette du lâche.
C : Tout un programme
G : Et puis il faut dire que les épisodes sont particulièrement bien rythmés, et ce grâce à une astuce de mise en scène très originale. En fait, trois fois par épisodes, on sort de la maison et on retrouve un groupe de six commentateurs qui vont plaisanter, théoriser, réfléchir et se moquer un petit peu des colocataires. Ces commentateurs, tous japonais, forcément, ce sont vos amis si vous regardez l’émission tout seul. Ils sont très drôles, apportent parfois des idées originales auxquelles vous n’aviez pas pensé et surtout, regardent le déroulé de l’épisode en même temps que vous. Du coup ils vont exprimer tout haut ce que vous n’osiez même pas penser et vont devenir, au fur et à mesure des saisons, votre point de repère dans Terrace House. Au bout de trois saisons, vous les connaîtrez mieux que les participants eux-mêmes.
C : Et donc la dernière saison vient de se lancer, tu en penses quoi pour l’instant ?
G : Alors pour l’instant, difficile de se prononcer, puisqu’il n’y a que huit épisodes d’Opening New Doors disponibles sur Netflix France pour douze déjà diffusés au Japon au moment où on enregistre cette chronique.
Mais je suis un fou, un dingue, et pour l’instant je dirais que la saison a un beau potentiel. Les huit premiers épisodes et notamment le jeune Yuudai démarrent particulièrement bien pour traiter des relations entre les différents colocataires. Et puis on a même un début de romance particulièrement apaisant, tout ce qui fait le sel de Terrace House.
Pour les auditeurs qui ne connaitraient pas encore l’émission et qui ont été séduits par le concept, je conseillerais tout de même de débuter avec Boys and Girls in the City, excellente saison qui permet de vraiment découvrir l’idée. Si ça vous plaît, vous pouvez continuer avec Aloha States, qui se déroulait à Hawaii, même si elle est en deçà de la précédente.
Et maintenant, je vais prendre mon mal en patience et encore patienter deux mois pour découvrir la suite d’Opening New Doors. D’ici là je vous laisse avec cette magnifique piste extraite de la bande-son de l’émission, disponible sur Spotify, le claquement de porte.
[Insert Porte]
C : Merci Geoffroy pour cette explication sur l’excellente émission japonaise qu’est Terrace House Opening New Doors. J’en atteste personnellement. On rappelle que les huit premiers épisodes sont disponibles sur Netflix depuis le 13 mars. À bientôt !
« Terrace House », entre tradition et téléréalité
Ce n’est pas tous les jours qu’on vous conseille une téléréalité. Mais celle-ci est vraiment bien ! On vous jure ! Ça s’appelle « Terrace House », c’est japonais, c’est sur Netflix et c’est Geoffroy Husson de « Tom’s Guide » qui vient nous le vendre.
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