C : C’est l’une des bonnes surprises de la rentrée des séries : The End of the F**king World, dont la première saison est disponible sur Netflix depuis le 5 janvier. Morgane Giuliani a tout “binge-watché”, comme disent les jeunes. Elle vient nous en parler aujourd’hui, bonjour Morgane !
M : Bonjour Corentin ! Aujourd’hui je vais vous raconter la merveilleuse soirée que j’ai passée en compagnie de James et Elyssa, les deux personnages principaux de The End of the F**cking World, disponible en France uniquement sur Netflix. Il s’agit d’une production conjointe entre Netflix et la chaîne britannique Channel 4, qui a été la première à la diffuser, en octobre 2017. Netflix en détient les droits de diffusion internationaux.
C : Tu fais bien de le préciser, d’autant que Netflix mise beaucoup sur cette nouvelle série.
M : Eh oui. Si vous utilisez ce catalogue en ligne payant de films et de séries, vous avez dû voir The End of the F**king World apparaître en énorme sur votre page d’accueil. Netflix a aussi acheté pas mal d’espaces publicitaires sur Youtube, vous êtes peut-être tombé sur la bande-annonce avant une vidéo.
C : L’histoire de The End of the F**cking World est très glauque et c’est notamment ça qui a retenu l’attention, n’est-ce pas ?
M : Tout à fait. L’intrigue met en scène à James, 17 ans, un adolescent taciturne, solitaire et peu loquace. Il vit seul avec son père, et a une petite particularité.
[EXTRAIT BA 1]
M : Vous avez bien entendu : James est persuadé d’être un psychopathe et rêve de tuer quelqu’un. Alors qu’il mène une vie plutôt tranquille, à part quand il torture des animaux, il fait la rencontre d’une nouvelle élève de son lycée : Alyssa. Celle-ci vit avec sa mère et son beau-père, dans une très belle maison, et a un caractère bien trempé. Leur premier échange est explosif :
[EXTRAIT BA 2]
M : Vous avez bien entendu : James pense avoir trouvé en Alyssa la première victime parfaite, et il décide de devenir son petit-ami, pour l’amadouer. Il planifie son coup en cachant un couteau sous un coussin du salon, et s’imagine déjà asséner le coup fatal à la jeune femme. Sauf que, bien sûr, rien ne se passe comme prévu. Alyssa décide de fuir pour retrouver son père biologique, qui est parti quand elle était enfant. Elle demande à James de l’accompagner dans un road-trip improbable et très dangereux.
[EXTRAIT BA 3]
C : Ils sont à peine partis que leur voiture s’encastre dans un arbre, et explose. C’est le début des ennuis pour James et Alyssa.
M : Difficile de parler de la suite sans spoiler. Disons que les adolescents se retrouvent face à des situations qui les dépassent, et qu’ils doivent faire preuve de solidarité et d’ingéniosité pour les surmonter. Surtout, chacun doit travailler sur son tempérament, prendre du recul, se remettre en question, et soutenir l’autre. De son côté, Alyssa s’ouvre à une vision plus positive de la vie. Régulièrement poussé, bousculé par sa petite-amie, James découvre quant à lui qu’il peut ressentir des choses. En cela, The End of the F**king World est une très bonne série de “coming of age”, ou “récit initiatique” comme on dit en français.
[EXTRAIT BA 4]
C : Magré son point de départ très glauque, le scénario, signé par l’actrice et auteure Charlie Covell, s’avère très drôle.
M : Cette série est une libre adaptation de la BD éponyme, de Charles Forsman, publiée en 2013. Netflix en a gardé le ton mordant, et il faut passer les 2 premiers épisodes, très noirs et grinçants, pour se sentir à l’aise, mais ça en vaut vraiment la peine. Alyssa est drôle parce qu’elle dit tout ce qu’elle pense à James, qui n’a pas l’habitude de ce genre de confrontation. De son côté, le psychopathe en herbe est hilarant quand il est à côté de la plaque. Mais la série fait autant rire qu’émouvoir. C’est très touchant de voir ces 2 ados paumés se découvrir l’un l’autre, et eux-mêmes, dans un monde où les adultes se révèlent être les vrais fous à fuir. Il faut aussi souligner l’alchimie des deux personnages principaux, joués par Alex Lawther, que vous avez peut-être vu dans la saison 3 de Black Mirror, et Jessica Barden. Ils sont instantanément devenus les nouvelles coqueluches des ados hipsters en recherche de modèles alternatifs.
C : Visuellement, on en prend plein les yeux.
M : Non seulement The End of the F**king World est drôle et fine, mais cette série est aussi incroyablement réalisée, en l’occurrence par Jonathan Entwistle et Lucy Tcherniak. Les gros plans sur un seul personnage placé au centre du cadre, le grain et la couleur vintage donnent un magnifique rendu qui invite à la mélancolie. On a vraiment l’impression d’être au cinéma, et de regarder un mélange de Little Miss Sunshine et Moonrise Kingdom. La lumière est aussi somptueuse, notamment lorsque les ados se retrouvent perdus en pleine forêt. Du beau bizarre, en somme. Il faut aussi évoquer la bande-originale, composée par Graham Coxon, guitariste de Blur, et la bande-son, alternant classiques jazz, folk et rock indé, qui participent à créer une ambiance rêveuse. Pour ceux qui l’ont aimée, une playlist officielle regroupant tous les morceaux diffusés est disponible sur Spotify. Bref, les 8 épisodes de 20 minutes filent comme l’éclair, et on en redemande.
C : Justement, est-ce qu’une saison 2 est prévue ?
M : On ne sait pas encore, rien n’a été dit du côté de Netflix ni de Channel 4. Mais ce n’est pas la demande qui manque sur les réseaux sociaux. On vous tiendra au courant !
C : Merci pour cette mise en bouche Morgane ! The End of the F**king World est disponible sur Netflix depuis le 5 janvier et Les Croissants vous la recommandent chaudement, donc. À très vite !
M : À très vite !
« The End of The F**king World » : un teen road-trip façon Bonnie and Clyde merveilleusement déjanté
Bonne surprise de ce début d’année 2018 : « The End of the Fucking World ». Il s’agit d’une série Netflix qui raconte le road-trip déjanté de deux ados un peu perturbés. Morgane Guliani a tout regardé d’une traite et elle rend son verdict.
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