Corentin : Dans le studio des Croissants aujourd’hui, on retrouve Geoffroy Husson de Frandroid qui vient nous parler de 5G. Comment ça va Geoffroy ?
Geoffroy : Bonjour Corentin ! Ecoute, ça va plutôt bien, et comme tu l’as expliqué toi-même, on va parler aujourd’hui de l’avenir de la mobilité, c’est-à-dire la 5G.
C : Mais attends, on en a déjà fini avec la 4G ? Parce que moi à la campagne, je ne capte toujours pas…
G : Non, non, ce n’est pas terminé et le déploiement continue à avancer. Mais dans le même temps, les différents acteurs commencent à placer leurs billes pour voir l’arrivée de la 5G d’ici deux ans.
C : Et ça servira à quoi concrètement ? A avoir un débit encore plus rapide que la 4G ?
G : Oui, mais pas seulement. En fait, la 5G devrait permettre de télécharger des données jusqu’à plusieurs gigabits par seconde. Mais ce n’est pas là le seul intérêt. En fait, les normes 5G telles qu’elles sont prévues devraient également prévoir une latence réduite et surtout, davantage de connexions simultanées à une même antenne. Du côté du débit en fait, ce sont surtout les ondes millimétriques qui seront mises à contribution.
C : C’est quoi ça, les ondes millimétriques Geoffroy ?
G : Eh bien c’est très simple Corentin ! En fait ce sont des ondes avec une fréquence comprise entre 30 et 300 GHz. Jusqu’à présent, c’était une longueur d’onde qui était essentiellement utilisée pour des radios amateurs, les satellites ou les nouvelles normes de Wi-Fi. En fait, elles proposent une très large bande passante, ce qui permettra donc de télécharger des fichiers lourds très rapidement.
En revanche, ces ondes-là ont quelques défauts, comme une mauvaise habitude à être absorbées ou réfléchies. Du coup, elles ne sont pas forcément indiquées pour les zones montagneuses ou les immeubles.
C : Ah oui c’est embêtant. Bon bah du coup je vais rester en 4G, moi…
G : Mais non Corentin, rassure-toi, ce ne seront pas les seules ondes utilisées. La particularité de la 5G c’est qu’elle mettra à contribution plusieurs types d’ondes radio. L’idée c’est de récupérer des fréquences aujourd’hui abandonnées et de mélanger le tout pour avoir une norme la plus rapide, mais aussi la plus solide.
C : D’accord, je comprends mieux. Du coup, je vais pouvoir regarder des vidéos en 8K sur mon smartphone…
G : Non, ça, ça n’a pas vraiment d’intérêt. Pour l’instant, on ignore encore les usages de la 5G. Et c’est logique, puisqu’il y a cinq ans, on ne savait même pas à quoi nous serviraient les débits de la 4G. Et finalement, on s’y est fait.
Parmi les pistes étudiées pour la 5G, il y a par exemple l’Internet des objets, le fait que tous soient connectés à Internet. Mais aussi et surtout les voitures autonomes. L’une des idées, c’est d’avoir des voitures connectées en permanence en 5G, avec une latence extrêmement faible. Même idée du côté de la médecine, par exemple pour les opérations chirurgicales à distance. C’est ce qu’expliquait récemment la journaliste Vicky Bogaert dans le 19.45 de M6.
[Insert M6]
C : Ah oui, effectivement, ça va bien plus loin que le téléchargement de Fortnite sur mon téléphone. Et on a une idée de quand ça sera déployé ?
G : Là en revanche, c’est compliqué. Parce qu’il y a beaucoup d’acteurs là dedans. Pour l’instant, les premiers à avancer là-dessus, ce sont les constructeurs de puces pour smartphones. Que ce soit Huawei, MediaTek ou Qualcomm, ils commencent tous à annoncer des processeurs intégrant des modems compatibles 5G.
C : Ah cool, donc on va les avoir sur nos smartphones bientôt !
G : Pas si vite Corentin. Le souci, c’est qu’il faut d’abord que les constructeurs de smartphones achètent ces processeurs, puis les intègrent dans leurs prochaines générations de smartphones. Du coup, il faudra probablement attendre encore mars ou avril 2019 avant d’avoir des smartphones compatibles.
C : Parfait. Rendez-vous est donc pris pour avril !
G : Non, toujours pas. Parce qu’à ce moment-là, c’est le réseau des opérateurs qui ne sera pas encore prêt. Tu le disais tout à l’heure, on n’a pas encore la 4G partout sur le territoire. C’est encore moins le cas pour la 5G.
Pour l’instant, Orange a expérimenté son réseau dans le nord de la France, à Lille, mais c’est loin d’être le cas partout dans l’Hexagone. Là, il faudra donc encore patienter d’ici le second semestre 2019 pour voir les antennes être compatibles. Et encore quelques mois avant que les offres commerciales et les forfaits ne soient proposés aux clients, comme on l’apprenait dans l’émission De Quoi J’me Mail sur RMC.
[Insert RMC]
C : Donc tu es en train de me dire que ça n’arrivera que dans un an ?
G : Tout à fait Corentin. Et tant mieux ! Parce que même si la 5G devrait faciliter la vie du côté de la connexion à Internet, ça n’est pas sans poser plusieurs défis pour les constructeurs de smartphones.
C : Comment ça, quels défis ?
G : J’ai pu échanger récemment avec l’un des responsables de Huawei qui m’expliquait que si la 5G allait multiplier les débits par 10, ça allait avoir une incidence sur la batterie des téléphones. Et c’est logique. Puisque du coup, les appareils devront gérer les opérations 10 fois plus rapidement. Du coup, chez le constructeur chinois on travaille en parallèle à des systèmes pour mieux gérer l’autonomie des smartphones. Et de ce côté-là, ce n’est pas encore totalement prêt.
C : Très bien. Rendez-vous l’an prochain donc pour pouvoir enfin découvrir les débits incroyables proposés par la 5G. D’ici là merci Geoffroy et à bientôt !
Arrivée de la 5G : un déploiement en plusieurs temps
La 5G promet monts et merveilles en termes de débit ! Mais avant qu’on puisse bénéficier d’une bande passante digne de la fibre optique même en plein déplacement, il reste de nombreuses étapes. Voyons où en est le déploiement de cette technologie avec Geoffroy Husson de « FrAndroid ».
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