Minés par la réforme du calcul des droits, les voilà assommés par la fermeture des agences Pôle emploi et inégaux face au numérique.
Je suis sortie de l’ESJ Lille deux mois avant la faillite de Lehman Brothers, en 2008, et j’ai entamé ma carrière de journaliste indépendante en février 2020, soit un mois pile avant le confinement. C’est ce qu’on appelle le sens du timing. Entre ces deux crises mondiales, j’ai mené ma barque de la Télévision suisse romande au magazine Capital et de France-Soir à L’Express où je suis restée huit ans. J’ai d’abord suivi les PME, les entrepreneurs et les start-up de la French Tech avant de m’autodisrupter et de plonger dans le droit social. Loi El Khomri, ordonnances, loi avenir professionnel, assurance chômage : j’ai tâché de suivre la cadence infernale des réformes. J’ai surtout essayé de ne jamais perdre de vue que les décrets arides et les projets de loi touffus ont toujours des conséquences immédiates sur la vie des gens. Pour Les Jours, j’ai interrogé des salariés contraints d’aller travailler pendant l’épidémie de Covid-19. Qu’ils soient techniciens logistiques ou caissières, qu’ils travaillent dans la banque ou le nettoyage, ils ont raconté leur quotidien troublé par la peur.
Minés par la réforme du calcul des droits, les voilà assommés par la fermeture des agences Pôle emploi et inégaux face au numérique.