La saison 2 tient déjà toutes ses promesses. Avant même la reprise des travaux de la commission d’enquête du Sénat, l’affaire Benalla s’est offert un teasing d’enfer. On l’avait laissée début août, après plusieurs heures d’auditions retransmises en direct et des révélations de presse en pagaille, convaincus qu’elle était loin d’être close (lire l’épisode 15, « Affaire Benalla : la chronologie qui tabasse »). Pris de court, le pouvoir avait subi les événements. Cette fois, il a visiblement anticipé. Haro sur le Sénat ! Cet été, Alexandre Benalla se disait partant pour venir s’expliquer devant les parlementaires sur les images du 1er mai le montrant tabassant des manifestants, place de la Contrescarpe à Paris, ou sur ses fonctions réelles auprès du président de la République. Changement de ton en cette rentrée. Quand le président du Sénat, Philippe Bas, annonce son intention de le convoquer, l’ex-chargé de mission refuse d’être soumis à la question. Avant de déclarer, quelques heures plus tard, qu’il se rendra « contraint » devant la commission d’enquête – et en effet, la loi prévoit des sanctions pénales en cas de non-présentation. Puis il fait monter la sauce. « Je vais venir parce qu’on me menace », dit-il carrément sur France Inter ce mercredi. Cette commission d’enquête n’a, selon lui, « aucune légitimité ». Philippe Bas est un « petit marquis » et les sénateurs, « des petites personnes qui n’ont aucun droit et aucun respect pour la République française et la démocratie ». De la part d’un chargé de mission soupçonné d’avoir outrepassé ses fonctions dans l’ombre du pouvoir, c’est savoureux. L’ex-garde du corps de 27 ans est bien décidé à clasher les respectueux notables de la chambre haute : « Je n’ai aucun respect pour eux », lâche-t-il encore. L’arrogance comme ligne de défense, ou plutôt d’attaque. La confrontation, entre les murs du Sénat, s’annonce carrément exquise.
Affaire Benalla : le Sénat a des problèmes d’auditions
Ce mercredi, au menu de la commission d’enquête qui a repris le travail, il y avait un chef de cabinet, un général, un commissaire et des contradictions.
Texte
Aurore Gorius
et Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts
Photo
Alain Guilhot pour « Les Jours »
Édité par
Lucile Sourdès-Cadiou