Nous tenons, avant de démarrer ce nouvel épisode de L’homme du Président, à faire une déclaration liminaire. À notre ancien employeur que nous avons quitté pour lancer Les Jours, nous n’avons pas rendu certain matériel pourtant obtenu dans le cadre des fonctions que nous occupions alors : une agrafeuse de marque Bates. C’est mal mais nous préférons prendre les devants plutôt que d’être contraints d’en faire l’aveu devant une éventuelle commission d’enquête du Sénat. On ne sait jamais. Prenez le héros de L’homme du Président, Alexandre Benalla. Il se trouve aujourd’hui dans une sacrée panade, tout ça parce qu’il a oublié de rendre deux-trois trucs à l’Élysée depuis le 1er août qu’il a été licencié. Non, pas une agrafeuse mais à peine quelques babioles : un téléphone chiffré et non pas un, non pas deux ni même trois mais bien quatre passeports – deux diplomatiques, deux « de service » qui permettent de passer les frontières dans le cadre de missions.
Oui, oui, quatre passeports, vous avez bien lu : quatre, alors qu’on en était resté à deux seulement (!) dans le dernier épisode… Mais il en va ainsi de l’affaire Benalla : ce ne sont plus des rebondissements qui l’agitent, c’est le championnat du monde de trampoline. Si nous jurons sur l’honneur ne pas nous être servi de cette maudite agrafeuse (d’autant qu’on a oublié d’embarquer les agrafes ad-hoc, c’est malin), Alexandre Benalla, lui, a joué allègrement les saute-frontière avec ses passeports.