Manger un produit d’ici plutôt qu’un aliment qui a voyagé en cargo, c’est ce à quoi votre dévoué Bioman s’intéresse dans cette obsession (lire l’épisode 1, « L’eau pousse le bouchon un peu loin »). Et comme on est bien organisés, essayons d’abord de déterminer ce qu’est le local. Souci : cette définition varie… selon l’endroit où elle est donnée. La métropole de Lyon classe ainsi un produit comme local s’il est issu « des exploitations agricoles situées dans un périmètre de 50 km autour de Lyon ». Sur son site, la marque Bonduelle se complique un peu moins la tâche et explique : « Si vous êtes à la recherche de produits locaux, sachez que 80 % des légumes Bonduelle vendus en France sont cultivés, transformés et conditionnés dans l’Hexagone. » Serait donc local ce qui a été produit quelque part en France puis vendu n’importe où ailleurs dans le pays, soit tout de même 1 083 km au maximum… Bah quoi ? La Fondation Louis Bonduelle, financée par Bonduelle, s’appuie, elle, sur des données américaines pour citer un périmètre plus précis : 640 kilomètres. Encore un peu large, quand même. En général, la fourchette utilisée se situe plutôt entre 100 et 250 km.
Mais il y a encore plus flou que la notion de « local ». Il y a celle de « spécialité régionale », qui peut visiblement désigner tout produit qu’on aime plus manger que ses voisins, et celle de « produit de terroir », qui peut être attribuée à toute chose assez souvent fabriquée