Sophian Fanen propose une série radiophonique sur France Culture consacrée à la musique d’Amy Winehouse les 28 et 29 août de 15 heures à 17 heures, dans le cadre des Séries musicales d’été.
La maison est immense mais elle est encore un peu vide. Il y a un grand jardin qui entoure un dédale de pièces baignées par la lumière de la Floride, dont un salon haut de plafond qu’Amy Winehouse aime beaucoup, pas bien loin de la cuisine. C’est pratique pour faire du thé sans perdre le fil du travail qu’elle a entamé depuis deux semaines avec Salaam Remi, un grand bonhomme aux manières douces qu’elle ne connaissait pas avant d’atterrir à Miami en janvier 2003. C’est lui qui va produire, mettre en son et en lumières, son premier album qui s’appellera Frank
Je ne peux m’empêcher d’honorer mon destin freudien / C’est mon alibi pour avoir piqué ton mec.
Elle est partie marcher pieds nus dans l’herbe en attendant que Salaam finisse de préparer les pistes musicales qu’ils ont déjà enregistrées. Aujourd’hui, ils travaillent sur une chanson qui lui tient particulièrement à cœur dans ce disque déjà très personnel. Amy n’écrit pas sur des choses abstraites ou éloignées d’elle, sur la faim dans le monde ou les nuages qui passent, elle écrit sur sa vie et rien d’autre. Elle a besoin de vivre des choses, pas toujours positives, pour en tirer son carburant. Celle-ci parle de Mitch, son père. « Cette chanson s’appelle What Is It about Men… Ça parle de mon père. Ça va mieux maintenant, le temps est passé », a-t-elle expliqué publiquement l’année suivante, en 2004, devant le public britannique du North Sea Jazz Festival qui la découvrait à peine, une jeune femme timide aux joues rouges d’enfant.