Sophian Fanen propose une série radiophonique sur France Culture consacrée à la musique d’Amy Winehouse les 28 et 29 août de 15 heures à 17 heures, dans le cadre des Séries musicales d’été.
Le Bar du bouleau s’installe tous les ans au bord de l’étang de la Véronne, au nord de Belfort. C’est à peine plus qu’une cabane de planches, mais c’est un havre de paix où sont disséminés quelques tables et quelques transats en vrac sous les arbres, à l’écoute du clapotis de l’eau. Il y a un ponton de bois à deux pas, qui permet de regarder l’autre rive de l’étendue d’eau paisible, au frais quand le soleil cogne dur sur le festival des Eurockéennes. Amy Winehouse et Blake Fielder-Civil, qui sont devenus mari et femme sur un coup de tête lors d’un voyage à Miami plein de drogues et d’alcool au mois d’avril, sont installés là, dans leur bulle. Ça fait quelques heures qu’ils se promènent, main dans la main, à travers l’espace réservé aux pros des Eurocks, dont le Bar du bouleau est le point de ralliement. On y croise ceux et celles qui ont un bracelet de la bonne couleur pour avoir le droit de disparaître derrière une palissade et basculer un moment dans le calme entre deux concerts, loin de la foule du festival.
Amy doit monter sur scène à 21 h 30 ce vendredi 29 juin 2007, mais on dirait qu’elle est venue se promener au milieu des étangs qui s’enchevêtrent dans ce coin de France. Elle discute, elle rigole avec les artistes qui passent par là, les techniciens ou les bénévoles qui la reconnaissent. À vrai dire, ils ne sont pas si nombreux. Son deuxième album, Back to Black (lire l’épisode 4, « “Back to Black, l’Amy prodigieuse »), n’est sorti que discrètement en France au printemps alors qu’il emporte tout depuis la fin de l’année 2006 en Grande-Bretagne ; ses chansons passent à peine à la radio. Sa maison de disques, Universal, compte sur ce premier concert français aux Eurockéennes de Belfort, suivi d’une date prévue à la fin de l’été à Rock en Seine, aux portes de Paris, pour la faire décoller de ce côté-ci de la Manche. Sa stratégie, c’est avant tout de montrer Amy Winehouse, sa voix incroyable et son look reconnaissable à 100 mètres, sa petite silhouette fine surmontée d’une grosse choucroute de cheveux emberlificotés qui tient en équilibre on ne sait trop comment (lire l’épisode 3, « Amy Winehouse, un style rétro‑éclairé »). C’est ça, et ses tatouages auxquels elle vient d’ajouter un