Sophian Fanen propose une série radiophonique sur France Culture consacrée à la musique d’Amy Winehouse les 28 et 29 août de 15 heures à 17 heures, dans le cadre des Séries musicales d’été.
Amy Winehouse a rendez-vous pour une prise de sang importante ce jour de janvier 2008. Elle n’est pas en forme, les matins sont difficiles depuis de longs mois, comme les nuits d’ailleurs. Au moins, elle a conscience qu’elle va mal, que son estomac se tortille en permanence, que sa tête est embrumée et que ses jambes sont bien trop faibles. On dirait celles d’une ado de 12 ans alors qu’elle en a le double. Son corps lui demande quelque chose qu’elle essaye de ne plus lui donner : des drogues et de l’alcool. En novembre, la libération sous caution de son mari Blake Fielder-Civil a été refusée dans cette affaire tordue où il est accusé d’avoir tenté de subordonner un patron de bar qui portait plainte contre lui après une bagarre qui l’a laissé grièvement blessé. Ça l’a détruite encore un peu plus, mais ses parents et son manager, Raye Cosbert, se sont engouffrés dans la brèche tout de suite. Maintenant que Blake est tenu à l’écart, elle a commencé une thérapie. En tout cas un début de quelque chose. Elle prend du Subutex, du Valium pour s’apaiser, elle dort. Fin 2007, elle est même partie sur l’île Moustique avec Bryan Adams, le chanteur qui est devenu un ami et son photographe amateur préféré, mais c’était trop tôt. Elle a fait beaucoup d’efforts, mais c’était trop dur.
Amy est donc rentrée à Londres pour apprendre qu’on lui propose de composer et chanter la chanson-titre du prochain James Bond, Quantum of Solace. C’est un vrai privilège, dans les pas de Shirley Bassey, Tina Turner ou Paul McCartney, et une bonne façon de penser à autre chose qu’à la drogue. Personne ne parle encore de sevrage, mais juste de ralentir. De toute façon, elle n’a pas le choix car le 10 février, elle doit aussi chanter lors de la cérémonie des Grammy Awards à Los Angeles, la grande messe américaine de la musique, les Oscars du secteur. Elle est nommée six fois pour Back to Black, qui s’est déjà vendu à des millions d’exemplaires dans le monde, elle sera la star de la soirée. Mais les lois américaines sont claires : elle ne pourra pas obtenir de visa si elle a de la drogue dans le sang. Et tout le monde sait qu’Amy Winehouse est une toxicomane et une alcoolique, la presse l’a même surnommée « Amy Wino » depuis quelques mois. Amy la vinasse, Amy la pochtronne.