La scène se déroule un peu après 16 heures le 9 mars dernier, au ministère de l’Intérieur à Paris. Au premier jour des Assises nationales de lutte contre les dérives sectaires, après trois tables rondes, place à l’intervention de la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse, Sarah El Haïry. Mais très vite, l’assemblée se désintéresse du discours et nombreux sont ceux qui plongent le nez dans leur téléphone. Un chuchotement se répand : « Thierry Casasnovas est en garde à vue. »
Midi Libre vient de l’annoncer : le naturopathe le plus célèbre de France a été interpellé à son domicile des Pyrénées-Orientales. Les assises se voulaient l’événement le plus important de ces deux dernières décennies en matière de lutte contre les sectes ; elles ont été éclipsées par cette annonce. Mais ce n’est pas illogique : elle est presque inattendue tant elle a été espérée. Le lendemain, Thierry Casasnovas est mis en examen pour « abus de confiance », « exercice illégal de la médecine », « faux et usage de faux », « exercice illégal de la pharmacie », « pratiques commerciales trompeuses », « abus de biens sociaux », « blanchiment » et « abus de faiblesse ». C’est un tournant historique dans le combat contre les nouvelles formes de dérives sectaires.
Pour comprendre pourquoi, il faut retracer l’histoire de Thierry Casasnovas. Une histoire qui éclaire bon nombre des phénomènes qui ont explosé avec la crise sanitaire et que l’on documente depuis le début de cette série (lire l’épisode 1,