«Rigueur », « austérité » ou « redressement » ? Alors que le projet de loi de finances (PLF) arrive en discussion ce mercredi à l’Assemblée, la bataille lexicale est engagée par le gouvernement pour faire passer les hausses d’impôts et les baisses de dépenses prévues. L’« effort » est évalué à 60 milliards d’euros, un chiffre massif, à la hauteur des déclarations alarmistes de Michel Barnier sur l’ampleur du déficit qu’il a trouvé en arrivant à Matignon. Il devrait être de 6,3 % à la fin de 2024, soit bien au-delà des 3 % prévus par les règles européennes. Mais la manière dont ce budget est présenté est très contestable. Notamment sur la question de la répartition entre les économies à réaliser et les taxes « exceptionnelles et temporaires » qui, selon le Premier ministre, sont censées reposer sur les « grandes et très grandes entreprises qui réalisent des profits importants », ainsi que sur les « Français les plus fortunés ». En réalité, tout le monde va devoir payer : les ménages comme les entreprises, les riches comme les pauvres. Aussi, avant d’entrer dans le vif de la discussion parlementaire, il est nécessaire de se pencher sur ces questions de chiffres. Car l’opposition va se faire un malin plaisir d’attaquer le gouvernement sur ses petits mensonges.
Première interrogation : à combien s’élève véritablement l’effort ? 60 milliards d’euros, assure donc le gouvernement. Pas d’accord, dit le Haut Conseil des finances publiques (HCFP). Selon son président, Pierre Moscovici,