Il ne pouvait tomber mieux. Guillaume Kasbarian, ministre de la Fonction publique, a annoncé ce week-end le lancement d’un grand « plan de lutte contre l’absentéisme » des fonctionnaires, en voulant faire passer leur nombre de jours de carence d’un à trois. Or, qu’est-ce qui, depuis la semaine dernière, fait polémique au sein du groupe gouvernemental ? L’absentéisme des députés alors que, de lundi à samedi, la discussion en séance publique du projet de loi de finances (PLF) était à l’agenda. Dimanche, François Bayrou, le président du Modem, a dit les choses sans ménagement : « Avoir des parlementaires qui considèrent qu’ils ont mieux à faire qu’être présents à leurs bancs à l’Assemblée nationale, c’est purement et simplement inadmissible. » Puis : « On n’a pas seulement des droits lorsqu’on est parlementaire. On a des devoirs et le devoir d’un parlementaire est de siéger sur ces bancs à l’Assemblée. Et il n’y a pas d’excuses à invoquer. » Devant comparaître lors du procès en appel pour l’affaire des assistants parlementaires du Modem, Bayrou n’est peut-être pas le mieux placé pour donner des leçons de morale en politique, mais il aborde un sujet qui fâche.
La question de l’absentéisme parlementaire n’est pas nouvelle. Depuis que les débats sont filmés en continu et retransmis par la chaîne parlementaire, le grand vide de l’hémicycle constitue un sujet de scandale récurrent.