Normalement, le vote du budget à l’Assemblée nationale, c’est simple. Il y a le gouvernement qui présente un texte, sa majorité qui le soutient et le modifie à la marge, et une opposition qui tente de glisser ça et là quelques amendements. L’utilisation du 49.3 à outrance en 2022 et 2023 par la Première ministre Élisabeth Borne ne modifiant qu’à la marge cette règle. Mais ce qui se passe depuis un mois est totalement inédit et on se pince régulièrement pour vérifier si on n’est pas entré dans une dimension parallèle. Le gouvernement ne peut pas compter sur les groupes qui, prétendument, le soutiennent : les députés du « socle commun » ont de nouveau été largement absents de l’hémicycle cette semaine (lire l’épisode 5, « Les députés macronistes accumulent les maux d’absence »). Aussi, le Nouveau Front populaire (NFP) a réussi à faire adopter la plupart des réformes prévues dans son programme
Ces mesures économiques sont peut-être les plus à gauche depuis 1981, mais elles risquent bien de rester virtuelles. Le gouvernement maîtrise le calendrier et peut contraindre l’Assemblée à arrêter ses débats pour transmettre le projet de loi dans sa version initiale