Souvenez-vous du 2 février. Emmanuel Macron et Marine Le Pen étaient deux candidats parmi d’autres, dans une campagne avalée par l’affaire Fillon. Bruno Le Roux était encore ministre de l’Intérieur. Manuel Valls était encore socialiste. À Aulnay-sous-Bois, un jeune homme initialement interpellé pour « outrage et rébellion » se retrouve à l’hôpital avec des contusions et une grave blessure à l’anus, provoquée par la matraque télescopique d’un policier. Trois jours plus tard, ledit policier est mis en examen pour viol, ses trois collègues pour « violences volontaires » à l’issue de leur garde à vue. Une marche de soutien à Théo L. a lieu dans son quartier, la cité des 3 000, lundi 6 février. Est-ce à cause de la dimension sexuelle, du contexte de la campagne, du profil de la victime ? L’affaire prend une ampleur nationale et une tournure politique, avec une tonalité différente des bavures policières habituelles. Le maire de droite d’Aulnay-sous-Bois et ancien policier Bruno Beschizza comme le président Hollande affichent leur soutien à la victime.
Marine Le Pen n’est clairement pas sur cette ligne. Sur LCI, elle garde ses distances. « Mon principe de base c’est : d’abord, je soutiens les forces de police et de gendarmerie, voilà. Sauf démonstration par la justice qu’ils ont commis un délit ou un crime. » Le jour où François Hollande se rend au chevet du jeune homme blessé, la candidate du Front national visite des commissariats dans l’Essonne.