Regarder plus profondément. C’est le défi quotidien que s’est donné Paolo Pellegrin. Habitué des zones de conflit et de crise, le photographe de la prestigieuse agence Magnum a accompagné les pompiers d’Aulnay-sous-Bois en septembre 2016. Depuis deux mois et l’agression de Théo L. par des policiers, notre journaliste Camille Polloni raconte les difficiles relations entre police et population dans cette banlieue pauvre de Seine-Saint-Denis. Plus de cinq mois avant cette agression et les conséquences du traumatisme ressenti par les habitants de cette ville, c’est un regard particulier que Les Jours vous proposent aujourd’hui. À Aulnay-sous-Bois comme ailleurs, il arrive que les pompiers fassent indirectement les frais de ces relations tendues. Ou se retrouvent à intervenir lors d’épisodes de violences urbaines.
Paolo Pellegrin les a suivis au cœur des cités. Il a vécu avec eux les difficultés de certaines sorties. Fidèle à sa recherche permanente de «l’humain dans les situations de crise», il s’est aussi tourné vers les curieux qui se pressent devant les scènes. Paolo Pellegrin nous livre des images fortes sur le lien entre les pompiers et la population. Visages tournés vers l’accident, portraits suspendus, ambiances cinématographiques dans les rues, c’est une chronique moderne des représentants du dernier recours.
Ce travail fait partie du projet collectif de Magnum, « Projet France ». Onze photographes de l’agence ont exploré le pays en posant un regard personnel sur une société fragile, en état d’urgence après plusieurs attaques terroristes et dans la perspective de la présidentielle de mai 2017. Sans prétendre à l’exhaustivité, ce projet est le résultat du désir collectif de photographes d’exprimer, dans cette période critique, leurs liens avec la France.