Mère Ubu : « À ta place, ce cul, je voudrais l’installer sur un trône.
Tu pourrais augmenter indéfiniment tes richesses,
manger fort souvent de l’andouille et rouler carrosse par les rues. »
Alfred Jarry, Ubu roi
Ce 1er mai, Isabelle Balkany partage un post sur son compte Facebook. Un long texte à la tonalité dépressive, répétant neuf fois « #Jesuisfatiguée », qui tranche avec sa verve habituelle. Il se termine par ses mots : « #Jesuisfatiguée et, comme c’est la Fête du travail, je vais en profiter pour faire une grosse sieste… » Il est 18 h 13 lorsqu’elle appuie sur la touche « Partager ». Quelques minutes plus tard, Patrick Balkany la découvre inanimée. Elle a avalé des médicaments. Hospitalisée en urgence, sa vie n’est plus en danger. Un geste de désespoir commis onze jours avant leur procès pour « fraude fiscale » devant le tribunal correctionnel de Paris. Un geste dont elle seule détient le secret.
Revenons aux origines. La prise de Levallois-Perret par les Balkany, c’est l’histoire du casse parfait. Préparé avec minutie. Un presque inconnu aux dents blanches monte à l’assaut de la forteresse rouge. Un fils à papa, bon à rien mais prêt à tout, contre un apparatchik. Patrick, le paresseux des boîtes à bac, veut envoyer aux oubliettes de l’histoire Parfait, le militant passé par l’école des cadres du PC. Le combat du siècle : Patrick Balkany versus Parfait Jans. La machine gaulliste contre l’appareil du parti.
L’impresario de Patrick, c’est Isabelle.