Oui ou non, les Balkany sont-ils des serial fraudeurs ? C’est l’enjeu du procès qui s’ouvre ce lundi 13 mai devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Aux yeux de l’accusation, le patrimoine de Patrick et Isabelle « ne peut s’expliquer par le seul héritage » de leurs parents, encore moins par leurs revenus déclarés. Ils sont poursuivis pour « blanchiment de fraude fiscale, corruption passive, blanchiment de corruption, prise illégale d’intérêts et déclaration incomplète ou mensongère de situation patrimoniale ». L’accusation leur reproche d’avoir dissimulé, au bas mot, 13 millions d’euros au fisc français. Sous la forme de placements cachés, de comptes bancaires non déclarés et d’une kyrielle de montages offshore tous plus sophistiqués les uns que les autres. Avec cette passion bien française pour les biens immobiliers. Mais ils sont de leur époque, Patrick et Isabelle : ils aiment le charme discret de la campagne française, le soleil dur des Antilles et les odeurs épicées de Marrakech…
À les entendre, ils ne possèdent rien. Ni le cossu moulin de Cossy à Giverny, ni la bling-bling villa Pamplemousse à Saint-Martin aux Antilles, encore moins le discret riad Dar Gyucy à Marrakech. Ils n’ont rien. Encore plus pauvres que Job. En fait, si. Isabelle a fini par reconnaître la propriété de la villa à pépins. Lors de sa cinquième audition en garde à vue, le 22 mai 2014. Jusqu’alors, Isabelle la rebelle a « chiqué ». La nuit porte conseil.