Patrick est un showman. Des années de conseils municipaux, des années de présence à l’Assemblée nationale… Bon, à la barre d’un tribunal, l’exercice peut se révéler périlleux mais Patrick Balkany a montré ce mercredi devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris toutes ses qualités. Il a surtout appliqué un vieux principe selon lequel il faut mettre les rieurs de son côté. Et il ne s’en est pas privé. Il faut dire qu’il sait s’y prendre. Avant même la reprise de l’audience, la sonnerie de son téléphone portable brise le chuchotement des conversations du public : c’est la mélodie des Tontons flingueurs, le film culte de Georges Lautner.
Invité à venir à la barre pour répondre aux nombreuses questions du tribunal sur la provenance de l’argent du couple, le maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a tenu à se lancer dans une déclaration liminaire. « Je vais vous expliquer beaucoup de choses, monsieur le président. Il est important que je vous explique d’où vient cet argent et pourquoi cet argent était à l’étranger. Pour ça, il faut que je vous parle de mon père. » Patrick donne le ton. Durant une dizaine de minutes, le fils parle du père, ce héros au sourire si doux, ce Hongrois résistant arrêté le 4 mai 1942 à Paris, déporté le 11 octobre de la même année à Auschwitz (lire l’épisode 3, « Le casse de Levallois »).
Patrick Balkany revient sur la construction de la fortune paternelle, le rachat de matériel militaire américain lorsque les libérateurs ont quitté la France.