Révélés par des patients en souffrance ou par des médecins pugnaces, les scandales sanitaires se multiplient. Mais les laboratoires pharmaceutiques n’ont pas vraiment de quoi s’inquiéter pour leurs finances. La machine judiciaire avance lentement et les victimes peinent à être indemnisées. Le 2 juillet dernier, alors que le procès du Mediator vivait ses dernières heures, le tribunal administratif de Montreuil, en Seine-Saint-Denis, ordonnait l’indemnisation par l’État de trois familles dans le scandale de la Dépakine. Les graves effets secondaires de cet antiépileptique sur les enfants, quand il est pris pendant la grossesse, ont été révélés à partir de 2011 par la lanceuse d’alerte Marine Martin. Sanofi, son fabricant, n’a pas encore versé le moindre euro en guise de réparation aux victimes. Ce lundi 3 août, il a en revanche confirmé une information du Monde : le labo a été mis en examen pour « homicides involontaires » le 20 juillet dernier. Le 3 février 2020, Sanofi avait déjà annoncé avoir été mis en examen pour « tromperie aggravée » et « blessures involontaires ».
Dans l’affaire du Mediator, la procédure judiciaire a duré dix ans et le procès pas loin de dix mois. In fine, les réquisitions contre le laboratoire Servier s’élèvent à une grosse dizaine de millions d’euros, alors que le groupe a réalisé un chiffre d’affaires annuel de plus de 4 milliards d’euros entre 2018 et 2019. Là aussi, l’amende restera modeste