De Londres
«Je n’avais vraiment pas besoin de ça pour m’inquiéter ! » Du haut de son mètre cinquante cinq, elle fulmine, Wendy Nowak, cette anti-Brexit que suivent Les Jours. Crispée par cette interview de la ministre des Entreprises Andrea Leadsom, Brexiteuse parmi les Brexiteurs. Qui tente, en live à la BBC, de justifier le silence du gouvernement sur les conséquences d’un Brexit « dur ». « Comme vous savez, l’opération Yellowhammer, c’est le scénario du pire, pas du tout une prédiction, débite la ministre. Je ne crois pas que ça rende service aux gens de voir la pire des choses qui peut arriver. »
Yellowhammer. C’est le nom de ce document gouvernemental de six pages qui recense les catastrophes à venir en cas de sortie sans accord de l’Union européenne le 31 octobre prochain, et que le Parlement a contraint le gouvernement à rendre public. Le nom d’un oiseau aussi, le bruant jaune, petit passereau en voie de disparition, qui n’avait rien demandé, le pauvre. Et puis Yellowhammer, ça sonne comme un coup de marteau pour les Britanniques pris dans un divorce hostile. Des marteaux jaunes, que les manifestants ont semés devant la porte des ministères en fin de semaine, comme une pirouette pour déjouer le mauvais sort.