On avait laissé Carolle Zahi avec ses 11 s 17 au meeting de Paris Charléty, la mine réjouie après avoir battu son record personnel. Depuis, la sprinteuse de 23 ans s’est remise au travail pour préparer les championnats du monde d’athlétisme de Londres qui se dérouleront du 4 au 13 août. Dans cette optique et après deux semaines sans compétition, elle dispute ce week-end les championnats de France à Marseille. « On a un peu cassé le volume d’entraînement car il y avait un peu de fatigue. On va se concentrer sur les erreurs qu’elle a faites à Charléty sur la fin de course. Puis on travaillera le départ », explique son entraîneur Alex Ménal. Lors de cette compétition, l’objectif sera pour le coach davantage le titre national que le temps. « À Marseille, ce n’est pas une piste très rapide et il risque d’avoir du vent défavorable. Le but sera de l’emporter en faisant un chrono raisonnable. Si elle refait 11 s 17 ou dans les 11 s 15, c’est gagné. » Un temps qui représenterait une nouvelle amélioration de son record personnel et une marche de plus vers la notoriété.
Depuis que nous suivons Carolle Zahi et que ses résultats progressent, les sollicitations médiatiques sont plus importantes. La jeune Française commence petit à petit à se faire un nom au delà du milieu de l’athlétisme. Mais elle ne s’affole pas et laisse venir. Elle sait que c’est grâce à cette nouvelle notoriété qu’elle pourra continuer à vivre de son sport. Une situation pas si fréquente que ça pour des athlètes qui doivent souvent penser à continuer leurs études ou travailler à côté pour ne pas dépendre uniquement de leurs sponsors.
David Douillet, Jean Galfione et maintenant Carolle Zahi. La sprinteuse espère bien suivre la lignée de ces prédécesseurs qui ont décroché l’or olympique après être passés par le Centre national des sports de la défense à Fontainebleau, en Seine-et-Marne. À la fin de la guerre froide, celui-ci est le camp de base du bataillon de Joinville où les meilleurs athlètes français viennent réaliser leur service militaire. La conscription obligatoire abolie par Jacques Chirac en 1997, le centre accueille toujours de nombreux sportifs au milieu des militaires et des gendarmes. Il est notamment depuis 2006 le site du pôle « espoirs » de Fontainebleau, là où s’entraîne mais aussi mange et dort Carolle Zahi, en rêvant d’une grande victoire.

Au sein du pôle, quatre éducateurs encadrent une trentaine de jeunes athlètes. Parmi eux, vingt sont des internes.