«Ma saison est terminée pour de bon, je suis fatiguée, je veux changer d’air, couper totalement avec l’athlé. » Alors qu’elle avait un temps envisagé de continuer avec un ou deux meetings après les championnats du monde d’athlétisme de Londres, Carolle Zahi a finalement décidé de mettre un terme à son année sportive. La sprinteuse de 23 ans que nous avons suivie tout l’été est épuisée, physiquement et moralement, et n’attend qu’une chose : les vacances. Elle pourra retrouver ses proches et une hygiène de vie moins restrictive (lire l’épisode 2, « Le 100 m est une course de fond »). « Ça fait plus de dix mois que je m’entraîne et que je me prive sur ma façon de manger. Alors même si je ne vais pas faire n’importe quoi dans l’alimentation, j’ai besoin de prendre du temps pour moi. »
Sa dernière course de la saison a donc été cette demi-finale de 4 x 100 m, le week-end dernier à Londres, où l’équipe de France a manqué d’un centième la qualification pour la finale. Après les relais d’Orlann Ombissa-Dzangue et d’Ayodele Ikuesan, Maroussia Paré est sortie en cinquième position du virage, Carolle Zahi a démarré, tendu la main en arrière et reçu efficacement le témoin mais s’est un peu affaissée sur ses appuis. La sprinteuse n’a pas réussi à revenir sur ses concurrentes. La ligne d’arrivée passée, elles et ses coéquipières ont ensuite attendu au bord de la piste la deuxième demi-finale pour une éventuelle qualification au temps et ont vu leurs espoirs s’envoler, dépassées par Trinité-et-Tobago. « On loupe la qualification à un centième mais ça prouve que ce n’est pas inaccessible », positive Carolle Zahi. Malgré l’élimination, le résultat est encourageant au regard de l’inexpérience de l’équipe en relais (lire l’épisode 8, « La revanche au bout du bâton »). La course devrait donc servir d’apprentissage en vue des prochains Jeux olympiques qui se dérouleront en 2020 à Tokyo. Elle a aussi permis à la sprinteuse d’avancer après sa grande désillusion sur l’épreuve du 100 m (lire l’épisode 7, « Carolle Zahi court dans l’amer »). « J’étais contente de recourir. Pour moi, le relais, ce n’était pas optionnel, je n’ai pas pensé à mon épreuve individuelle en rentrant dans le stade, ça m’a même fait plaisir », souffle-t-elle. Elle ajoute : « Après, intérieurement, je n’ai pas encore digéré. »
Son élimination dès les séries du 100 m et surtout le chrono (11 s 41), son deuxième pire de la saison, ont entaché sa saison jusque-là remarquable.