Imaginez, vous êtes Nick Cave. Oui, le ténébreux chanteur, le fuligineux rockeur australien. Vous y êtes ? Bien, maintenant, imaginez qu’en tant que Nick Cave, vous êtes invité ce samedi 6 mai 2023 sur les coups de 11 heures au couronnement de Charles III. Certes, ça commence à faire beaucoup niveau imagination et pourtant Nick Cave
Bref, au courrier de Nick Cave, il y avait cette invitation et, passé son premier réflexe qui a consisté à traiter de tous les noms Raoul, son collègue de bureau farceur, il lui a bien fallu se rendre à l’évidence : ce bonhomme vert chelou sur le carton, ce n’était pas l’œuvre de Raoul, mais bien de Charles. Ou plutôt d’Andrew Jamieson, « artiste héraldique, scribe & enlumineur de manuscrit » comme il se décrit lui-même, une invitation peinte à l’aquarelle et à la gouache, dont le résultat, tout en cui-cui, fleurettes, sangliers, lions, licornes et bonhomme Cetelem, nous laisse à penser qu’il n’a pas respiré que de la peinture à l’eau. Passée la légitime stupéfaction de Nick Cave face à ce carton, il s’est posé une question, l’éternelle, la vertigineuse interrogation : comment s’habiller ? Question à laquelle Les Jours, le doigt sur l’étiquette royale, vont s’empresser de répondre ainsi qu’à toutes les autres que soulève une telle invitation.
« Je crois que je porterai un costume », se répond à lui-même Nick Cave et ça tombe bien, c’est le dress code pour un couronnement qui, précisait Buckingham Palace lors de son annonce, « reflétera le rôle du monarque aujourd’hui et regardera vers le futur ». Ce qui a été traduit par : costumes et robes, simples, classiques. Sauf que, selon le Daily Telegraph, certains, dans l’aristocratie britannique, se sont mis à chouiner face à telle trivialité : pensez, ça fait 70 ans, depuis le dernier couronnement survenu, celui d’Elizabeth II, que leurs habits traditionnels nourissent les mites (non, il n’y a pas de contrepèterie). Ainsi verra-t-on quelques nobles afficher cape de velours, col d’hermine voire couronne en lien avec leur rang. Après, va falloir se lever tôt pour rivaliser avec le héros du jour.