Lions de mer et saumons : comme un poison dans l’eau
Fin du monde. Chaque midi, « Les Jours » vous offrent une mauvaise nouvelle. Aujourd’hui, un cruel effet domino.
Vous préférez le lion de mer ou le saumon ?
Non, pas au petit déjeuner
Non, pas comme animal de compagnie
Juste en général…
Alors, grosse bête au cri plus ou moins harmonieux ou poisson sauteur ? Plutôt compliqué, non ?
C’est pourtant avec ce dilemme en forme d’effet domino que certains doivent se débattre aux États-Unis, ainsi que le raconte un récent article du magazine The Atlantic
Reprenons : depuis les années 1990, quelques dizaines de lions de mer quittent l’océan Pacifique et remontent le fleuve Columbia dans l’Oregon, traversent la ville de Portland et s’arrêtent aux Willamette Falls
Là, ils s’offrent un festin de saumons en train de remonter le courant pour aller frayer
Problème : il n’y plus que quelques centaines de saumons à lutter sur les échelles à poisson de ces chutes d’eau, contre 25 000 dans les années 1970
Conséquence : après avoir tenté – sans succès – de les éloigner, le département des Pêches et de la Vie sauvage de l’État de l’Oregon est passé à la vitesse supérieure…
Et a supprimé cinq lions de mer, ceux-ci n’étant plus en danger d’extinction, grâce au Marine Mammal Protection Act de 1972
Bref, on tue et on continuera à tuer des animaux autrefois protégés… pour le bien d’autres animaux, aujourd’hui en danger
Un paradoxe qui n’a pas échappé à certaines associations, comme The Humane Society of the United States, pour qui la solution n’en est pas une
Car au fond, le souci, c’est le manque de poissons, pas l’intelligence et l’habileté des lions de mer
Comme les anguilles, les saumons de la région ont de farouches adversaires : barrages, habitats perturbés, pollutions… et changement climatique, ainsi que le signale le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada
Les humains boivent, les lions de mer trinquent
À demain (si on tient jusque-là).