La Colombie à court d’eau
Fin du monde. Chaque midi, « Les Jours » vous offrent une mauvaise nouvelle. Aujourd’hui, un pays à sec.
La Colombie dispose de 5 % de l’eau de la planète… et ses habitants ont soif
Et on ne parle pas là d’habitants de hameaux perdus au fond d’une région aride, mais, par exemple, du municipio de Turbaco, 73 000 habitants, à 20 km de Carthagène, la sixième ville du pays
C’est ce que raconte – très bien – un reportage de Semana Rural, projet journalistique porté par l’hebdomadaire colombien Semana
À Turbaco, l’eau sort du robinet seulement tous les quinze ou vingt jours
Dans le pays, ce sont 24 des 32 départements qui souffrent de problèmes d’approvisionnement, d’après l’Étude nationale de l’eau 2018
En cause bien sûr, le conflit armé entre l’État, les guérillas et les paramilitaires qui a meurtri – et meurtrit encore – la Colombie, et ce depuis le milieu des années 1960
Les rivières et les fleuves ont été contaminés par les divers trafics – dont l’extraction minière illégale –, leurs rives ont été déforestées et désertées par les populations locales…
Une situation telle que le río Magdalena pourrait être prochainement reconnu comme « victime du conflit »
Pour expliquer la gorge sèche des Colombiens, les infrastructures sont également montrées du doigt : aqueducs insuffisants et obsolètes, manque de réservoirs et de systèmes de stockage, etc.
Mais derrière ces problèmes historiques et structurels se cache le chico malo : le changement climatique
Car celui-ci a plutôt tendance à intensifier les épisodes d’El Niño
Ce phénomène océanique limite les précipitations, provoque des sécheresses et réduit donc le stockage du carbone par les plantes… ce qui accentue, oui, oui, le changement climatique
À demain (si on tient jusque-là).