Rares sont ceux qui connaissent aussi bien la psychologie de Patrick Buisson que son fils unique, Georges. Il y a des années que l’homme, 45 ans aujourd’hui, a rompu avec son géniteur, influent conseiller politique célèbre pour avoir droitisé le discours de Nicolas Sarkozy. Un aspect moins connu de sa croisade pour le pouvoir réside dans les réseaux catholiques sur lesquels il s’est appuyé. Des réseaux qui révèlent sa conception du catholicisme : « C’est une vision assez rétrograde, celle d’une Église qui est pleinement dans le pouvoir temporel, qui n’est pas détachée des enjeux politiques, analyse Georges Buisson, lui-même catholique pratiquant de sensibilité plutôt progressiste. C’est clairement quelque chose qu’on peut instrumentaliser et qui doit servir des fins politiques. »
Son père, lecteur précoce de Charles Maurras, fréquente rarement la messe, sauf quelques paroisses traditionalistes à l’occasion des grandes fêtes. Tout comme Éric Zemmour, qu’il a soutenu lors de la dernière présidentielle, il trouve l’épiscopat français trop « progressiste » ; le concile Vatican II et l’option préférentielle pour les pauvres ne sont pas sa tasse de thé. C’est assez logiquement que sa route a croisé, au début des années 2010, celle de la communauté Saint-Martin. « Pour lui, c’est une relation de pouvoir comme une autre », juge Georges Buisson. Lorsque son père et lui sont entrés en conflit, celui qui a enregistré Nicolas Sarkozy à son insu a proposé la médiation de