Oui, nous avons la Commune. Mercredi dernier, le 29 mars, lors de la séance inaugurale de l’assemblée communaliste tout juste élue (lire l’épisode 6, « “Au nom du peuple, la Commune de Paris est proclamée !” »), le Comité central a remis, non sans gravité, ses pouvoirs : « Citoyens élus, (…) nous rentrons dans nos attributions définies par nos statuts, le Comité central ne saurait s’immiscer dans les actes de la Commune, le seul pouvoir régulier. » Jules Vallès, élu du XIVe arrondissement, à ce moment ému tant que lui vinrent des larmes aux yeux
Charles Beslay, élu du VIe arrondissement, le « Vendéen rouge » ami de Proudhon, le vieux républicain, président d’âge, adresse à la jeune Commune son paternel salut : « Oui, c’est par la liberté complète de la Commune que la République va s’enraciner chez nous. (…) La République de 93 était un soldat, qui, pour combattre au-dehors et au-dedans, avait besoin de centraliser sous sa main toutes les forces de la patrie ; la République de 1871 est un travailleur qui a surtout besoin de liberté pour féconder la paix. (…) La Commune s’occupera de ce qui est local ; le département de ce qui est régional ; le gouvernement de ce qui est national. Et, disons-le hautement, la Commune que nous fondons sera la commune modèle. (…) Pour moi, citoyens, je regarde comme le plus beau jour de ma vie d’avoir pu assister à cette grande journée, qui est pour nous la journée du salut. »