«Là, il va falloir que j’aille l’extraire, on a un dîner juste après. » Emmanuel Macron s’attarde avec un journaliste et son attachée de presse, Sibeth Ndiaye, commence à s’impatienter. C’est le rôle de cette communicante d’accélérer le tempo, jour après jour, pour tenir l’agenda surchargé. En campagne, chaque minute compte. Mais l’intervieweur n’est pas n’importe qui : le candidat d’En marche est en pleine discussion avec Roger Cohen, éditorialiste au prestigieux New York Times. Retard ou pas, Sibeth Ndiaye n’interrompra donc pas les deux hommes. Leur échange tourne autour de Donald Trump et de la façon dont, s’il est élu, Emmanuel Macron compte s’y prendre avec l’effarant président américain. À trois semaines du premier tour, l’interrogation est désormais récurrente dans la bouche des journalistes américains.
Pour son équipe de communication, c’est évidemment très bon signe. La presse internationale est précieuse pour acquérir cette fameuse stature de « présidentiable » recherchée par tous les candidats. L’image d’un futur chef d’État se forge notamment dans la mise en scène de ses relations avec l’étranger. « Il faut montrer qu’il est prêt à assumer la fonction suprême et ce qui s’annonce devant lui s’il est élu », explique Laurence Haïm. L’ancienne correspondante aux États-Unis de Canal+ et i-Télé a tout quitté, en quelques jours, pour rejoindre En marche après l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Fin d’une époque.