Les communicants d’Emmanuel Macron ont défilé sur le tapis rouge le jour de la passation de pouvoir (lire l’épisode 21, « La com du Président »). Ils ont depuis rejoint l’Élysée, où ils tentent d’imposer la communication ultra-contrôlée qui a fait leur marque de fabrique durant la campagne et que nous avons racontée tout au long de cette série. Dans le camp des perdants, chez François Fillon, Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon, leur rôle s’est arrêté au soir du premier tour. Nous les avons recontactés, maintenant qu’ils sont plus libres de leur parole, pour qu’ils nous racontent l’envers de cette folle campagne si difficile à maîtriser.
Pour certains, il reste des souvenirs particulièrement douloureux. « Ce matin-là, devant les portes du Salon de l’agriculture, c’est mon pire souvenir de campagne… » L’endroit est un passage obligé pour les candidats, surtout pendant une présidentielle : on vient y serrer les mains, s’afficher avec la France rurale, tâter le cul des vaches… Dimitri Lucas s’y trouvait, en ce matin du 1er mars, alors que la campagne de son candidat, François Fillon, était déjà plombée depuis plus d’un mois par des révélations de la presse sur de possibles emplois fictifs concernant sa femme et ses enfants. Sa mission : accueillir les journalistes et les placer avant l’arrivée du candidat. Un peu avant 9 heures, le communicant reçoit un texto très succinct de l’équipe Fillon, qu’il lit, incrédule, à haute voix devant les journalistes :