L’image que veut refléter le nouveau président de la République pour ses premiers pas est désormais limpide. Comme au Louvre, au soir de sa victoire (lire l’épisode 20, « Quand on parle du Louvre… » ), Emmanuel Macron a choisi la solennité et la gravité lors de la passation de pouvoir avec François Hollande. En ce dimanche 14 mai, les codes de cet exercice très protocolaire ont été respectés à la lettre. Sur le tapis rouge, une dizaine de personnes a également avancé en grappe jusqu’au perron de l’Élysée : l’équipe rapprochée d’Emmanuel Macron. Au sein de cette petite machine de guerre qui l’a conduit au pouvoir, les communicants auront eu un rôle central, comme l’illustre leur mise en avant lors de cette passation de pouvoir.
Marchant en tête de l’équipe, Sibeth Ndiaye, son attachée de presse, puis son dircom Sylvain Fort, Benjamin Griveaux, l’un des porte-parole d’En marche. Si le dernier est candidat aux législatives, à Paris, les deux précédents devraient suivre Emmanuel Macron à l’Élysée, à la suite d’Ismaël Emelien, en charge de la communication et de la stratégie pendant la campagne, qui sera le conseiller spécial du chef de l’État.

Dans ce premier geste d’installation au pouvoir, Emmanuel Macron a commencé « à imprimer sa marque », comme disent justement les communicants, tout en respectant scrupuleusement les traditions. Et en usant des symboles. Après le Louvre une semaine auparavant, il a remonté les Champs-Élysées debout dans un véhicule militaire léger, avant de se rendre à l’hôpital militaire Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). Tout au long de sa campagne, sa communication, en vue de conquérir l’Élysée, a suivi le même chemin, entre vieilles ficelles et maîtrise extrême.
Depuis plusieurs mois, nous expliquons dans cette série sur les communicants, la façon dont les équipes de campagne tentent de façonner l’image du futur président de la République. Pendant cette campagne de grand chambardement, Emmanuel Macron et ses conseillers ont réussi un tour de force : porter un candidat quasiment inconnu il y a deux ans à peine au plus haut sommet de l’État. La communication est d’abord affaire de tempo. Emmanuel Macron a pris grand soin de donner le rythme, de rester le « maître des horloges » – selon une expression qu’il utilisa du début – en meeting à Châlons-en-Champagne (Marne) le 1er septembre 2016 – à la fin de sa campagne (lorsque Manuel Valls tentait désespérément d’obtenir adoubement). «