Thomas travaille dans un centre de tri de La Poste. Alors que dans plusieurs de ces centres, comme au Mans (Sarthe) ou à La Roche-sur-Yon (Vendée), les agents ont fait valoir leur droit de retrait, celui de Thomas poursuit son activité dans des conditions sanitaires peu adaptées.
«Je trie le courrier qui arrive dans des gros camions. C’est un travail industriel et on est tous les uns sur les autres. La distance sanitaire n’est pas du tout respectée et il y en a dans l’équipe qui ont du mal avec les consignes. Résultat : on est tous inquiets. L’autre jour, je travaillais aux “encombrants”, c’est-à-dire les gros colis, on était cinq ou six à touche-touche : forcément, ça inquiète et la tension est palpable. On est dans un espace clos pas forcément bien nettoyé, le courrier vient de partout dans le monde, on touche du papier, on touche du métal et on sait que le coronavirus reste longtemps sur ces surfaces. On n’a ni gants ni masques, tout ce qu’on a, c’est du gel hydroalcoolique.
Tout ce qu’on peut faire, c’est essayer de respecter les distances et de laisser les portes ouvertes pour ne pas avoir à toucher les poignées. Il y a quelques jours, il y a en a un qui est tombé malade, il s’est senti mal et il a les symptômes du coronavirus, mais on ne sait pas si c’est ça parce qu’il n’a pas été testé. Du coup, on va au travail, on a le stress. Tout ce qu’on demande, c’est deux-trois bricoles comme des gants et des masques. »