Son visage rond et son air grave deviennent peu à peu familiers : tous les soirs, dans une courte allocution filmée, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, annonce le bilan chiffré du nombre de victimes de l’épidémie de Covid-19 de la journée. Mardi 24 mars au soir, il a apporté une précision : « Les décès à l’hôpital ne représentent qu’une faible part de la mortalité. » Ces chiffres ne tiennent compte que des remontées des hôpitaux. Dans les Ehpad, le combat contre le virus est particulièrement difficile et les retours sont alarmants (lire l’épisode 14, « Dans les Ehpad, le drame à huis clos »), mais les données ne parviennent pas aux Autorités régionales de santé (ARS). Ce qui devrait changer sous peu, selon Jérôme Salomon, qui a aussi annoncé la mise en place d’un « suivi quotidien de la mortalité » dans les établissements pour personnes âgées « dans les tout prochains jours ». Cette difficulté à se montrer transparent sur les chiffres, élément essentiel en temps de grande incertitude, illustre toute la difficulté du pouvoir à communiquer en période de pandémie. Bien au-delà d’une crise, c’est bien une com de catastrophe qu’il lui faut mettre en place.
Les chiffres des malades et des morts représentent un décompte dramatique et quotidien. S’ils sont sujet à caution, c’est en grande partie à cause du manque de tests en France. Dans les Ehpad, ils ne sont pas systématiques.