Bingtao Chen a 30 ans. De nationalité chinoise, il vit depuis cinq ans en France où il travaille dans le consulting. Fin janvier, comme il le fait chaque année, il se rend dans sa famille en Chine, dans une ville près de Wuhan, dans la province du Hubei, foyer de l’épidémie de coronavirus. Son séjour devait durer deux semaines, il a duré deux mois. Deux mois où il s’est retrouvé confiné avec ses parents. Il vient tout juste de pouvoir rentrer et se retrouve de nouveau confiné… en France. Pour Les Jours, il raconte.
Vous venez de quitter Wuhan où vous avez passé deux mois confiné pour vous retrouver confiné en France… Vous ne vous sentez pas trop claustrophobe ?
Non, en deux mois, j’ai appris à rester zen.
Vous êtes parti fin janvier en Chine. Que s’est-il passé ?
J’y suis allé fin janvier, comme je le fais tous les ans, pour voir ma famille à l’occasion du Nouvel An… et deux jours après mon arrivée, j’ai été confiné.
Au début, ce n’était pas si bizarre, parce qu’il faut savoir que pour le Nouvel An chinois tout est fermé.
Vous aviez entendu parler de l’épidémie au moment où vous êtes parti ?
Ma sœur m’en avait parlé en décembre, mais à ce moment-là, on disait que ça ne se transmettait pas entre humains
Comment ça se passe alors ?
Il y a une annonce officielle qui est publiée sur le site du gouvernement du Hubei et ensuite toutes les villes la placardent partout. Et puis, c’était partout sur Weibo, sur toutes les chaînes info, sur WeChat…

Comment les gens ont-il pris le confinement ?
Au début, c’était un confinement doux, un peu comme en France. Les gens ne comprenaient pas pourquoi il ne fallait pas sortir, ils étaient un peu cool alors. Deux semaines après, le confinement est devenu strict : une personne par foyer seulement avait le droit de sortir tous les trois jours pour aller faire des courses et c’est tout.