À force d’en parler, elle est là, la « vague » du Covid-19, en Île-de-France. Dans un mail adressé mercredi 1er avril aux directeurs d’hôpitaux dont Les Jours ont eu copie, Aurélien Rousseau, directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) d’Île-de-France, le dit sans prendre de pincettes : « Nous vivons des moments rudes. Exceptionnellement rudes. » Et il poursuit : « Nous avons vécu des dernières heures et une nuit critiques », décrivant « le flux de malades en réa, le plus important depuis le début de l’épidémie ». Pénurie de masques, de respirateurs mais aussi de médicaments : la situation de la région est critique, avec des capacités d’hospitalisation qui atteignent leurs limites malgré les transferts de malades et des lits de réanimation multipliés par 2,5. Cette réalité dramatique, Wilfrid Sammut, praticien hospitalier, la reçoit de plein fouet au Samu. Auprès des Jours, celui qui est délégué de l’Amuf (Association des médecins urgentistes de France) témoigne de sa colère et son désarroi.
Le Covid-19 touche l’Île-de-France de plein fouet, était-ce prévisible ?
Au début, j’ai bêtement dit moi aussi : « C’est une grippette. » Mais j’ai oublié ce que je n’aurais jamais dû oublier en médecine, c’est que quand vous êtes face à une épidémie ou une nouvelle maladie, il faut prendre du recul et attendre de voir avant de dire « c’est une grippette ».